Ce billet fait suite à celui sur l’armée française.
Complètement réformée, l’armée prussienne présente en 1815 un visage tout à fait nouveau, excellemment bien expliqué dans le supplément Albion Triumphant pour la règle Black Powder. Dans le cadre du projet Black Powder 1812 de notre club, il a fallu adapter l’échelle de nos figurines à celle de la règle officielle, en prenant bien garde de conserver les spécificités de la période. Voici le résultat de ces réflexions.
ORGANISATION GENERALE
Avant d’entrer dans les détails, voici quelques rappels sur la structure de l’armée prussienne au niveau de la brigade. En 1815, la brigade d’infanterie prussienne a été révisée. Oubliées les énormes unités peu manœuvrables du début du siècle, on penche désormais sur une organisation assez proche du standard de l’époque mais présentant quelques spécificités qui lui assurent une relative autonomie. De manière générale, une brigade d’infanterie prussienne est composée de trois régiments d’infanterie (ligne ou landwehr), de détachements de jägers qui agissent indépendamment, d’une batterie d’artillerie et d’un ou deux escadrons de cavalerie légère.
L’INFANTERIE
Une brigade d’infanterie comprend trois régiments, ce qui est toujours assez important en termes d’effectifs (n’oublions pas que certaines brigades française ne regroupaient que 4 bataillons !). Chaque régiment est composé de :
-1 bataillon de fusiliers* et 2 bataillons de mousquetaires pour les régiments de ligne, ou
-3 bataillons de mousquetaires pour les régiments de landwehr.
*Equipés de la même manière que les mousquetaires, les bataillons de fusiliers regroupent les hommes les plus expérimentés au sein d’une même unité, un peu comme l’infanterie légère pour les Français.
Un bataillon d’infanterie est composé de 4 compagnies, elles-mêmes divisées en deux zug. Au final, un bataillon compte 8 zugs pour un effectif total théorique (rarement atteint) de 800 hommes. Cette organisation leur permet d’adopter les formations suivantes :
LA LIGNE
Comme les Français, les lignes se déploient en ligne sur trois rangs. Le premier rang concentre les hommes les plus costauds, le dernier rang, les soldats les plus légers et les plus vifs. Je représente cette formation de la manière habituelle, avec six socles de 2cm de coté alignés. Les Prussiens utilisaient cette formation pour le tir mais aussi en mêlée.
Bataillon prussien en ligne, taille standard
LA FORMATION MIXTE
Même si la brigade bénéficiait de la présence de détachements de jägers, un bataillon devait parfois passer en formation mixte pour se protéger des tirs. C’était les hommes du dernier rang qui étaient chargés de former un écran de tirailleurs devant la formation. Je représente cette formation comme pour l’infanterie française, en enlevant un socle de l’unité pour le remplacer par une barrette de six tirailleurs (longueur de 6cm pour les colonnes d’attaque et de 10 cm pour la ligne).
L’ANGRIFFSKOLONNE
L’angriffskolonne est l’équivalent de la colonne d’attaque. Je la représente par des unités organisées avec trois socles de front sur deux socles de profondeurs.
ZUGKOLONNE
C’est l’équivalent de la colonne de compagnie. La solution la plus simple est de représenter cette formation par une colonne de quatre socles (au lieu de six pour la colonne de marche) pour représenter la relative densité de la formation. Une autre solution serait de disposer ces socles dans un sabot de quatre socles de profondeurs et d’un socle et demi de front (une manière d’éviter de confondre une zugkolonne avec une petite unité en colonne de marche). L’idéal, bien entendu, serait de socler les figurines directement dans cette formation, avec des petites colonnes de figurines sur des bases ayant une largeur de front équivalente à un 3cm.
LE CARRE PRUSSIEN
Si les Prussiens utilisaient la formation en carré pour lutter contre la cavalerie, ils n’opéraient pas de la même manière que les autres formations. Ils se contentaient de faire pivoter vers la menace une de ses compagnies d’aile – ou les deux dans le cas d’un carré complet. La manœuvre était plus rapide mais moins efficace que dans le cas de carré traditionnels. Je représente cette formation comme ceci.
LA CAVALERIE
La seule cavalerie « lourde » utilisée par les Prussiens en 1815 consista en des régiments de dragons. La cavalerie légère comprenait des hussards et des uhlans. La Prusse utilisa aussi des régiments de cavalerie de landwehr équipés de lances. Ces régiments pouvaient opérer en colonne de route, en ligne ou en formation profonde.
Il est bon de noter que les régiments de cavalerie prussiennes étaient en théorie composés de 4 escadrons (3 pour le landwehr)de 120 hommes mais que ce chiffre était très rarement atteint. Je représente une unité de cavalerie standard par six socles de 2 cm de côté. Les détachements de cavalerie légère au sein des brigades sont représentés par des unités minuscules.