En cette année 2022, Eric Dubus et Olivier Melison nous reviennent avec une nouvelle version de Museum, sous-titré Pictura, et toujours édité chez Holy Grail Games. Il ne s’agit pas ici d’une suite, ni d’une extension, mais d’un stand-alone qui peut être présenté comme une évolution du premier né.
LA FLACON. AVANT L’IVRESSE
Si l’on s’attarde sur les registres de la cosmétique et du matériel, quelques différences sautent aux yeux. Dans les illustrations tout d’abord. Le crayonné tout en nuances de Vincent Dutrait cède la place à ceux plus nets de Loïc Muzy et Ekatrina Varlamov. Il est ressort un aspect plus art déco, différent mais tout autant séduisant. Pour ce qui du contenant, l’intérieur thermoformé bien pratique a été remplacé par un coffrage cartonné qui s’avère certes plus économique et écologique mais, force est de le dire, bien moins pratique. Par contre, les éléments de jeu restent similaires avec un plateau central cartonné et bien épais mais toujours, hélas, ces feuilles en papier glacé qui font office de plateaux Joueur. Pas génial. Le deck de 180 cartes est lui, très impressionnant visuellement, appuyé par une iconographie et des codes de couleurs bien pratiques. A noter que l’éditeur a eu la bonne idée d’oublier les cartes toilées de Museum pour les remplacer par des cartes plus classiques, mais bien plus solides.
LES PRINCIPES DE JEU
Comme son ainé, Museum Pictura est un jeu de collection ayant l’art comme thème central. Mais il est concentré ici sur les peintures. Chaque joueur dirige un musée et il est chargé de garnir ses galeries en suivant deux Tendances, celle de son musée (qui est fixe et gardée secrète) et celle de la mode générale, qui change à chaque tour de jeu. Une Tendance définit un artiste, une période et un genre (portrait, nature morte, etc.), des données qui sont reportées sur les cartes Peinture. Pour atteindre cet objectif, le joueur va pouvoir piocher dans le deck Marché de l’art deux cartes Peinture quand vient son tour mais, surtout, acquérir des cartes Peinture exposées dans les 4 Musées internationaux (le plateau central) et/ou dans les défausses des autres joueurs. Mais attention, car les Musées internationaux ont également leurs Tendances et leur prendre des cartes qui épousent leurs tendances va couter à l’acquéreur des points de Prestige. De plus, il faut également savoir qu’en compensation, le joueur va devoir offrir au musée international une Peinture de sa main. Mais, inversement, si cette Peinture épouse la Tendance du musée, il va gagner des points de prestige ! Une histoire d’offre et de demande avec le Prestige comme monnaie d’échange. A noter que tous les joueurs, même si cela n’est pas leur tour de jeu, peuvent effectuer cette action d’échange.
ORGANISER SON MUSÉE
Après avoir acquis deux cartes issues du Marché de l’art et une nouvelle Peinture échangé à un musée international. Le joueur actif va pouvoir déposer des peintures dans son musée. Pour chaque carte Peinture posée sur son plateau de jeu, il doit en défausser une de sa main. L’objectif est de composer des Collections d’au moins 4 cartes appartenant au même artiste, ou au même genre, ou à la même période. Et si cela correspond à la Tendance de votre musée, c’est encore mieux car cela vous permettra de marquer plein de points de Prestige lors du décompte final !
Dans le tour, au lieu d’améliorer son musée, un joueur peut organiser une exposition temporaire. Il choisit alors une Collection d’au moins 4 cartes adjacentes, ce qui lui amène des points de Prestige et une capacité spéciale qui va lui permettre d’optimiser son jeu. Enfin, il a également droit à des actions bonus : s’il satisfait les conditions, il va pouvoir s’emparer de cartes Mécène, riche en points de prestiges et en bonus ; ou jouer une carte de Faveur, qui amènent des manœuvres ou des points de Prestige supplémentaires.
La partie s’achève quand un joueur atteint ou dépasse le seuil de 50 points de Prestige. Vient alors le décompte final qui prend en compte plusieurs critères, comme le nombre et l’importance des Collections dans son musée mais également la tendance de son musée. Par exemple, chaque Peinture signée par l’artiste qui est précisé sur la carte Tendance rapporte 3 points de Prestige. Ainsi, on peut assister à de véritables renversements sur la piste de score !
L’AVIS DE G&P
Même s’il partage de nombreux principes avec Museum (collection et échange), Museum Pictura est un jeu vraiment différent. La pose de cartes a été simplifiée avec la suppression de leur valeur chiffrée – on peut poser sa carte n’importe où dans le musée – mais d’autres éléments viennent s’ajouter comme les tendances et les expositions temporaires. C’est le Prestige qui joue désormais le rôle de monnaie d’échange ce qui simplifie les calculs mais génère aussi une notion d’équilibre dans le système d’acquisition de cartes. Il en ressort au final un jeu plus simple à appréhender et mieux structuré mais également plus profond. Le joueur va devoir composer avec les tendances, celle de son musée, des musées internationaux et celle dite « tendance générale ». Cette dernière, de plus, changeant à chaque tour. De nombreux critères sont à prendre en considération, on doit même gérer la taille de sa défausse, si l’on souhaite remporter la victoire finale. Un très bon jeu, fort de très belles illustrations, plus accessible que Museum et doté d’une confortable courbe d’apprentissage.
J’ADORE
LA FICHE TECHNIQUE
MUSEUM PICTURA
Un jeu de plateau d’Olivier Mélison et Eric Dubus
Illustrations de Loïc Muzy et Ekaterina Varlamov
2 à 4 joueurs / 30 à 60 minutes / 14 ans et plus
Thème: Art / Peintures
Mécanique: Collection / Échange
Complexité: Expert
Matériel:
1 plateau Central
1 plateau Mécène
1 plateau Exposition
4 plateaux Musée
180 cartes Peinture
60 cartes Mécène
30 cartes Tendance
24 cartes Faveur
22 jetons Exposition
4 jetons Faveur
4 jetons de Score
1 jeton Premier joueur
1 jeton Fin de partie
8 cartes Aide de jeu
1 Livret de règles
Edition: Holy Grail Games
Prix moyen: 44,90€
