Après quelques années d’une paix toute relative, le Royaume de Valeria essuie de nouveau les attaques des légions de mort-vivants, de gobelins et de toutes sortes de créatures des ténèbres. Depuis toujours, le Roi de Valeria fait face au mal avec vaillance et noblesse, mais son grand âge l’empêche aujourd’hui de protéger comme il se doit son immense royaume…

Bon, vous l’avez deviné. Cette introduction à l’histoire de Valeria vous invite à reprendre le flambeau tenu depuis des années par le roi pour repousser la menace et, qui sait, prendre sa place sur le trône du pays.

Valeria

Valeria le Royaume est livré dans une traditionnelle boite cloche en carton. L’illustration, fruit du travail de Mihajlo Dimitrievski, au style masqué heroic fantasy et au rendu belliqueux, annonce la couleur. Dans Valeria, les échanges se font plus à la masse qu’à la plume. Une bonne surprise nous attend que l’on retire le couvercle : un intérieur plastique thermoformé qui permet de disposer et de classer les cartes pour faciliter la mise en place des parties et le déroulement du jeu. Oui, je sais, cela n’est pas très écolo, mais bon… Une fois les blisters de decks retirés, et les cartes triées, on pense immédiatement à Dominion. En plus des trois decks de cartes, la boîte contient le livret de règles, au contenu aéré et riche de diagrammes explicatifs, quelques marqueurs, deux gros dés à six faces, de solides pions (4 couleurs) et, cerise sur la gâteau ; des sachets zip en plastique (alors qu’ils ne sont pas vraiment nécessaires). Bref, que du bon !

PRINCIPES DE JEU

VALERIA est jeu construit sur une mécanique de deckbuilding. Le deck est composé de trois types de cartes : les cartes Citoyen, les cartes Domaine et les cartes Monstre. Vous débutez la partie avec seulement une carte Duc (c’est vous ! cette carte ne sert que lorsqu’on procède au décompte final) et deux cartes Citoyen qui vont générer des ressources (or, force ou magie). Lors de votre tour de jeu, avec ces ressources, vous allez pouvoir recruter un Citoyen (achat d’une carte Citoyen avec de l’Or) terrasser un Monstre (achat d’une carte Monstre avec la Force et/ou la Magie) ou construire un Domaine (prérequis de Rôles plus de l’Or). La ressource Magie est en quelque sorte un joker car elle peut remplacer, lors des achats, la Force ou l’Or.

Les cartes Domaine et Monstre rapportent des points de victoire. En plus de cela, chaque carte Monstre est définie par un Type (parmi 4) et une Zone (parmi 8) et chaque carte Citoyen par un Rôle (parmi 4) et une Valeur d’Activation. Si, lors du décompte final, vous possédez avec dans votre jeu des cartes de Type, Zone ou Rôle correspondant aux consignes de votre carte Duc, vous gagnez des points de victoire supplémentaires.

Valeria

Lorsque vient son tour, un joueur doit lancer les deux dés. Tous les joueurs activent les Citoyen dont la Valeur d’Activation correspond au score de l’un des dés et/ou leur total. Par exemple, si les dés affichent 3 et 6, les joueurs activent leurs Citoyens 3, 6 et 9. Les Citoyens activés rapportent alors les ressources indiquées sur la carte. A noter que la nature et la hauteur des récoltes de Ressources diffèrent si vous êtes le joueur actif ou un autre joueur. Puis, le joueur peut ensuite faire deux actions pour enrichir son jeu (achat de cartes Monstre, Citoyen ou Domaine) ou se ravitailler en Ressource.

On tourne ainsi jusqu’à ce que l’une des conditions de victoire soit remplie. On effectue alors le décompte des points de victoire.

L’AVIS DE GUERRE & PLOMB

Jeu de deck-building assez traditionnel, VALERIA le Royaume bénéficie d’une cosmétique séduisante et d’un système de jeu épuré qui le rend accessible à ‘’presque’’ tous les publics. A chaque tour, les joueurs se retrouvent devant un choix assez limité d’actions, ce qui rend le jeu fluide et nerveux, en accord avec ses visuels guerriers. La facilité est de plus appuyée par la présence de la carte Duc, qui indique en quelque sorte ‘’la voie à suivre’’ pour récolter plus de points de victoire.

On peut également apprécié que l’auteur, Isias Vallejo, ait veillé à introduire et entretenir un aspect interactif. En effet, lors du lancer de dés du joueur actif, tout le monde est impliqué et récolte des ressources, et se voit même parfois proposer des choix. Une bonne idée qui évite de trop patienter en attendant son tour de jeu. Enfin, les actions sont résolues de façon simple, sans user de facteurs et de considérations superflues et l’élément aléatoire est limité, réduit à un jet de dés qui ne nuit que peu au contrôle.

valeria

VALERIA est donc un jeu digeste, aux durées de parties courtes (une demi-heure environ). Le revers de la médaille, c’est que le jeu, par manque d’options tactiques, peut souffrir d’une utilisation régulière par des joueurs experts. Heureusement, le renouvellement peut se voir améliorer par l’usage des deux extensions actuellement disponibles.

Les plus

La cosmétique, en accord avec le thème
Le matériel de qualité
Un système de jeu fluide et accessible
Un game play rythmé et nerveux

Les moins

Des options tactiques limitées pour des joueurs experts

Nicolas Lamberti

Nicolas Lamberti, journaliste et traducteur freelance, critique littéraire et réalisateur de télévision

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