CRITIQUEEXCLUSIFJEU DE PLATEAU

My City: le test

My City est un nouveau jeu de Reiner Knizia. Ceux qui connaissent ce concepteur allemand, véritable star dans le milieu, savent que dans ses créations, le thème n’a généralement que peu d’importance. Voire aucune. My City n’échappe pas à la règle. Au final, sous cette histoire de fondation et développement de ville se trouve un jeu de placement de tuiles au thème transparent.

LA MECANIQUE

La boite contient des lots de tuiles polyominos et des plateaux de jeu imprimés recto-verso, pour des parties réunissant 2 à 4 joueurs. Elle inclut également un deck de cartes Construction et des enveloppes scellées. Oui, des enveloppes scellées car My City est également un jeu legacy. Ces enveloppes correspondent à différents chapitres, et leurs contenus amènent des modifications sur les plateaux des joueurs et des ajouts de règles, et même des tuiles supplémentaires. A la fin d’une « campagne » de 24 épisodes, c’est le joueur qui a coché le plus de cercles Progrès sur son plateau de jeu qui remporte la partie.

Dans une partie de My City, chaque joueur joue dans son coin, sur son plateau. L’interaction est donc indirecte et ne se produit que lors du décompte des points pour déterminer le vainqueur de la manche… et de ses conséquences. A chaque tour de jeu, on retourne une carte du deck. Celle-ci indique le polyomino qui doit être placé sur les plateaux des joueurs (au début de la partie, les joueurs possèdent des lots de tuiles identiques mais cela change au fil de la campagne). La première tuile doit toujours être posée le long de la rivière. Lors des tours suivants, les seules contraintes de poses qui demeurent sont l’interdiction de mordre sur la forêt, la rivière ou sur la montagne.

UNE CAMPAGNE EN 24 EPISODES

Les tours se succèdent jusqu’à ce que l’une des situations suivantes se produit :
– La dernière pioche du deck a été tirée.
– Les joueurs ne peuvent plus poser de tuiles par manque de place.
– Un joueur a toujours la possibilité de passer. Il quitte ainsi la partie. La partie s’achève quand tous les joueurs ont passé.
A ce moment, la manche s’achève et l’on procède au décompte des points. Sur le plateau figurent des arbres, qui rapportent des points quand on ne les couvre pas avec une tuile ; des rochers, qui coûtent des points quand on ne les recouvre pas. Chaque case prairie laissée vide coute également des points. Au fil de la campagne, de nouvelles règles s’ajoutent, ainsi plusieurs bâtiments d’une même couleur pourront rapporter des points supplémentaires quand ils sont adjacents. De plus, comme les configurations des plateaux joueurs changent indépendamment durant la campagne (on y colle des autocollants pour marquer de nouveaux éléments de reliefs), certains d’entre eux rapportent des points quand on respecte quelques contraintes. Le vainqueur de la manche coche des cases Progrès qui figurent sur son plateau et chacun récolte les gains de la manche, en fonction de leur classement dans celle-ci, en suivant les consignes qui sont indiquées dans l’enveloppe.

CONCLUSION

My City est un bon jeu. Un très bon jeu, même. A la condition de passer outre son thème totalement artificiel. On peut également juger l’élément legacy comme un banal sujet de mode car le coté évolutif aurait pu être simulé de manière plus classique. Mais force est de dire que cela fonctionne et que l’on prend plaisir à ouvrir épisodiquement les enveloppes pour voir ce qui nous attend.  Pour ce qui est de la mécanique, l’on est devant un système de pose de polyominos éprouvé dont le classicisme se voit agrémenté d’un ensemble de contraintes qui entretiennent un excellent renouvellement des parties. A noter qu’une fois la campagne achevée, le jeu inclut un mode « Eternité » qui permet de jouer des parties indépendantes en utilisant le coté verso des plateaux.

MY CITY SUR GUERRE & PLOMB

Nicolas Lamberti

Nicolas Lamberti, journaliste et traducteur freelance, critique littéraire et réalisateur de télévision

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