CRITIQUEJEU DE CARTES

GUERRE FROIDE: CIA VS KGB – LE TEST

GUERRE FROIDE : CIA VS KGB est un jeu de cartes où deux joueurs doivent user de l’influence de leurs services de renseignements afin de faire basculer le monde vers leurs idéologies politiques. Retour donc dans les années 60 où agents de la CIA et du KGB se livraient un combat à peine masqué via leurs alliés, leurs clients et leurs états satellites. Un aspect historique plutôt bien restitué par des cartes aux illustrations évocatrices et bien vintage, représentant les différents groupes (communautaires, armés, médias et politiques) de la période.

PRINCIPES DE JEU

Le principe de jeu est directement inspiré du blackjack. Au début de chaque manche est mise en jeu une carte Objectif rapportant un certain nombre de points de victoire et affichant une valeur de Stabilité. La carte Objectif impose également le nombre maximal de cartes Groupe qui peuvent être jouées par les joueurs. Chaque joueur va alors piocher et jouer des cartes Groupe (chaque carte Groupe affiche une valeur chiffrée)  pour approcher ou atteindre le score de Stabilité… sans le dépasser. Différence avec le blackjack, en plus de sa valeur chiffrée, une carte Groupe, après avoir été jouée, peut être activée (on la fait pivoter dans 90°) pour déclencher une action. Il y a quatre types de cartes groupes :
– Une carte Armée, quand elle est activée, permet de défausser une carte ennemie, ou une de ses propres cartes.
– Une carte Média permet de regarder la première carte de la pioche, puis de la jouer, de la défausser ou de la reposer sur la pioche.
– Une carte Economie permet d’inverser l’état d’une carte. On peut donc redresser une carte activée pour la réactiver les tours prochains.
– Une carte Politique permet au joueur de voler une carte à l’adversaire, ou de lui donner une des siennes.

A côté de cela, au début de chaque manche, chaque joueur doit choisir un agent X parmi les six qui composent son QG. Révélé à la fin de la manche, chaque agent X influe sur le résultat de la manche. Par exemple, le Maître Espion inverse le résultat de la manche (c’est le joueur qui obtient le score le plus éloigné de la Stabilité qui remporte l’Objectif).

On enchaîne alors les manches jusqu’à ce que l’un des joueurs remporte la partie en atteignant le score de 100 points.

L’AVIS DE G&P

Paru en 2007 chez UbIK, puis en 2012 à l’occasion d’une nouvelle édition chez Edge (dans une boîte plus grande, avec une nouvelle illustration) GUERRE FROIDE : CIA VS KGB est un jeu beaucoup plus simple que ne pourrait le laisser penser un livret de règles un brin fouillis. En fait, comme dit plus haut, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un blackjack un peu sophistiqué.

Personnellement, je suis très moyennement convaincu. Il y a certes un peu élément bluff et la réflexion n’est pas absente mais, étant donné que l’on doit jouer la carte que l’on vient de piocher, cela ne laisse que peu de place à la construction d’une réelle stratégie, on s’en remet donc souvent au hasard pour improviser et approcher du score de Stabilité sans le dépasser. De plus, avec seulement 4 types de cartes, le jeu manque de profondeur, on se prend à répéter les mêmes actions, tour après tour, et cela peut générer une certaine monotonie. Si une partie ne durait qu’un quart d’heure, cela n’aurait pas eu d’incidence mais au bout d’une heure de jeu, on peut commencer à trouver le temps long.

Perdu dans la foule des jeux à deux qui sont actuellement disponibles sur le marché, GUERRE FROIDE : CIA VS KGB a du mal à se faire une place. Restent des illustrations bien en phase avec le thème…

LES PLUS
– Des illustrations bien dans le thème
– Un soupçon de bluff

LES MOINS
– Aspect aléatoire trop prononcé
– Un manque de variété dans les cartes et les actions
– Des durée de partie trop longues pour le système.

GUERRE FROIDE: CIA VS KGB
Un jeu de Sébastien GIGAUDAUT et David RAKOTO
Illustrations de Scott SCHOMBURG et Peter WOCKEN
Edité par EDGE ENTERTAINMENT (édition 2012)

Nicolas Lamberti

Nicolas Lamberti, journaliste et traducteur freelance, critique littéraire et réalisateur de télévision

Nicolas Lamberti

Nicolas Lamberti, journaliste et traducteur freelance, critique littéraire et réalisateur de télévision

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *