JEU DE FIGURINES

Rapport de bataille – Gaines’ Mill 1862

gaines mill titre

Le 27 juillet 1862, il est midi dans les environs de Gaines’s Mill, en Virginie. L’armée de Virginie du nord, sous les ordres du général Lee, continue son effort pour repousser l’armée du Potomac qui, il y a encore deux jours, menaçait Richmond, la capitale de la Confédération. La division du général A.P. Hill qui couvre l’aile gauche sudiste se heurte à des troupes fédérales qui ont pris une position défensive derrière les bois de Boatwain’s Swamp, sur et au pied d’une hauteur, baptisée McGehee’s Hill. A.P. Hill demande alors à ses généraux, Nico, Jean-Mathieu et Pierre de dégager la zone de toute présence ennemie, afin d’ouvrir une brèche pour les divisions Longstreet et D.H. Hill. Peu importe les pertes, il faut passer. Mais il est certain que les quatre brigades nordistes qui tiennent l’autre rive, commandées par les généraux Laurent et Yves, ne vont pas céder au premier coup de canon.

Déploiement des troupes, au gauche l'arrivée de la division Hill, à droite l'armée du Potomac prend ses positions défensives
Déploiement des troupes, au gauche l’arrivée de la division Hill, à droite l’armée du Potomac prend ses positions défensives

Au QG sudiste, installé à New Cold Harbour, on décidé que la brigade Gregg du général Nico devra effectuer un mouvement tournant à l’est du bois pour traverser la rivière et attaquer la colline. Dans le même temps, la brigade Branch du général Jean-Mathieu effectuera la même manœuvre, mais vers l’ouest, pour attaquer au niveau de Watt House, devant les champs de maïs. Ces mouvements devraient laisser suffisamment de temps à la brigade Pender, qui progresse à marche forcée sur la route de New Cold Harbour, de rejoindre le gros de la division.

La brigade Branch se dirige vers Watt house
La brigade Branch se dirige vers Watt house

Malheureusement, cela ne se passe pas comme prévu. Victime des hésitations de son commandement, la brigade Gregg avance trop lentement. A 14 heures, elle n’a toujours pas traversée la rivière. Heureusement, les douze pièces Napoléon mises en batterie calment les velléités du général Laurent qui a eu tout le temps de prendre une bonne position défensive, mais qui ne bénéficie pas, lui, d’appui d’artillerie. Sur le flanc de Watt House, les Sudistes de la brigade Branch ne sont guère plus brillants. Victime d’une mauvaise coordination de la chaîne d’ordres, un régiment de Caroline du Nord se retrouve au contact de l’ennemi sans soutien. En face, le général Yves, malgré quelques hésitations dues à une estafette un brin alcoolisée, a réussi à construire une ligne défensive le long de la rivière avec la brigade Griffin. La petite brigade de zouaves new-yorkais du gouverneur Warren, qui comprend les deux tiers du parc d’artillerie de la division Sykes, tient elle la route principale, qui traverse le bois.

La brigade Gregg, au loin, sur la colline, la brigade Lovell
La brigade Gregg, au loin, sur la colline, la brigade Lovell

14h30 : les deux assauts sur les ailes droites et gauches nordistes, mal coordonnées, échouent. La brigade Gregg a en partie traversée la rivière grâce à l’intervention d’A.P. Hill en personne. « Monsieur, déclare-t-il à un Maxcy Gregg tout penaud, vous êtes un incompétent et un gens-foutre ». Le 1st North Carolina se lance alors à l’assaut de la colline. Non soutenu par les autres régiments, l’élite de la division légère est mise en déroute après une brève mêlée. Sur McGehee’s Hill, on entend déjà les hourras ! nordistes. Sur l’autre aile, si les Confédérés subissent moins de pertes, ils ne parviennent pas à passer la ligne défensive mise en place par le général Yves, qui s’appuie sur une série de palissades et quelques retranchements construits à la hâte.

gaines mills part 4

15h00 : arrivée à New Cold Harbour de la brigade Pender du général Pierre. L’état-major se réunit pour décider de la tactique à employer. Pender, toujours aussi agressif propose de tenter un mouvement surprise, une percée à travers le bois et la rivière, pour frapper le centre ennemi. Dans le même temps, le général Laurent a fort à faire avec la brigade Gregg qui a enfin traversé la rivière et installé une impressionnante ligne de feu. Ses canons, avancés à la bricole malgré une pente qui a épuisé les hommes sont désormais à une distance jugée très dangereuse pour les premières lignes de la brigade Lovell. Le général Laurent, sentant le danger, fait avancer en soutien la brigade Buchanan, qui était placée en réserve en haut de McGehee’ Hill, Près de Watt House, le général Jean-Mathieu poursuit son effort. La brigade Branch a désormais atteint la rivière mais chaque mètre de terrain est douloureusement gagné.

15h30 : Subissant plusieurs assauts, soumis à l’artillerie sudiste, la première ligne de la brigade Lovell craque. S’en suit un mouvement de panique des premiers rangs qui entraîne derrière lui la totalité de la brigade, sous les yeux impuissants d’un général Laurent dépité. Tous le flanc droit de la ligne yankee est désormais ouvert! Au centre, malgré quelques erreurs dues à la nature du terrain (un régiment s’égare et met plus d’une demi-heure pour retrouver sa route), la brigade Pender progresse rapidement dans les bois. Le 1st South Carolina est le premier régiment à arriver à l’orée de la forêt pour ouvrir le feu sur le National Zouaves de la brigade Warren, surpris, qui se retrouve seul pour défendre la zone, le régiment Duryea’s Zouaves étant rendu à l’arrière pour ravitailler.

L'assaut de la brigade Branch sur l'aile gauche nordiste
L’assaut de la brigade Branch sur l’aile gauche nordiste

16h00 : Sur McGehee’s Hill, les troupes de la brigade Gregg se heurtent aux régiments frais de la brigade Buchanan. Le général Laurent parvient ainsi à contenir la percée. Sur Watt House, les Nordistes de la brigade Griffin, en infériorité numérique reculent lentement face au général Jean-Mathieu qui a désormais engagé la totalité de la brigade. Au centre, un deuxième (le 14th North Carolina) puis un troisième (le 38th South Carolina) régiment sudiste arrivent à l’orée du bois. Pendant que le 14th North Carolina, caché sous les feuillus, prend à parti l’artillerie nordiste, le général Pierre ordonne au 1st North Carolina de sortir à découvert et de charger le National Zouaves ! Décidés à tenir, les New-Yorkais délivre sur les rebelles une salve à bout portant, mais cela ne suffit pas à les arrêter. S’en suit une mêlée sauvage. Sans soutien, voyant surgir des bois des masses de sudistes hurlants, le National Zouaves finit par craquer.

Le 1st Nort Carolina perce à travers le bois. Au fond, les zouaves de Warren
Le 1st Nort Carolina perce à travers le bois. Au fond, les zouaves de Warren

16h30 : Le centre en déroute, l’armée nordiste est coupée en deux, menacée d’encerclement. C’en est trop pour le général Sykes, chef de la division, qui ordonne alors à ses deux brigades survivantes de replier en abandonnant les canons à l’ennemi. Le 1st US Regiment, de la brigade Griffin, à la lutte avec les sudistes de la brigade Branch, dépose les armes. Pour les Sudistes, c’est une victoire inespérée, principalement grâce à l’audace du général Pierre, mais une belle victoire. Nul doute que le général Sykes, de retour auprès de McClellan, va entendre parler du pays.

Gaine's Mill map

Merci à Marco, boss du restaurant La Taverne de Bastia, pour avoir permis à ce Jour de Bataille V de se dérouler dans un confort idéal. Le lieu est vraiment génial ! Merci aux Guerrieri présents, qui ont joué le jeu à fond, merci aux nordistes d’avoir perdu avec dignité. Mille Mercis à Yves pour les sandwiches au figatelli d’Albertacce made in beau-frère, à Laurent pour avoir bataillé dans la foule monstrueuse du génial Marché de Noel de Bastia pour nous ravitailler en pinard (très bon, d’ailleurs), à je ne sais plus quel artisan pour les fritelle au brocciu. Merci aux dés, aux pions, aux décors et aux figurines. Par contre, je ne remercie pas le général Maxcy Gregg.

Bref, une soirée géniale !

Nicolas Lamberti

Nicolas Lamberti, journaliste et traducteur freelance, critique littéraire et réalisateur de télévision

Nicolas Lamberti

Nicolas Lamberti, journaliste et traducteur freelance, critique littéraire et réalisateur de télévision

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