Présentes à la convention OctoGônes 12, les éditions du Cristallium n’ont pas manqué d’attirer les joueurs sur leur stand, avec comme principales motivations tout d’abord échanger quelques mots avec Vinssou et Arnaud puis découvrir leur premier jeu de rôle, Elestria, qui fera l’objet d’une campagne de financement le 31 octobre prochain. La date de lancement approchant à grands pas, il nous a semblé intéressant d’aller à la rencontre de l’un de ses acteurs, le niçois Vinssou.
G&P: Bonjour Vincent, et bienvenue sur G&P ! Pourrais-tu te présenter à ceux qui ne connaitraient pas ? Ton cursus, ce qui t’a amené vers le sympathique et dynamique milieu du jeu de société ?
EdC : Merci bien pour cet accueil. Je suis donc Vincent, « Vinssou » de mon petit surnom dans le milieu ludique depuis un certain temps et qui depuis ne me quitte plus. J’évolue dans l’univers du jeu depuis ma petite enfance, à partir du moment où j’ai découvert les jeux vidéos (la NES et les premiers jeux sur ordinateurs C64, Amiga 500) et les jeux de société qui ont été très popularisés par MB du temps de sa grande époque, autour des années 90. On peut dire que je suis devenu accro, et depuis je n’ai jamais lâché ces principes d’immersions dans tout type d’univers, avec différents rôles à incarner. Cela m’a d’ailleurs poussé à devenir un petit écrivain en herbe à partir de mes 12 ans. Je prenais beaucoup de plaisir à écrire des histoires inventées en m’inspirant des séries et des jeux vidéos que je pratiquais à l’époque. Depuis, tout ça est devenu toute ma vie et je n’ai jamais cessé d’évoluer dans ce monde, en ayant personnellement vécu ses évolutions.
G&P: Tu es l’un des responsables des éditions du Cristallium. Peux-tu nous en dire plus sur la composition et les objectifs de votre société ?
EdC : les éditions du Cristallium sont nées d’un rêve fou et très personnel qui est de vouloir m’investir toujours plus dans le milieu du jeu de rôle et du jeu de plateau. Je prenais déjà plaisir à décortiquer les règles d’un jeu afin d’en analyser ses mécaniques et me poser des questions du genre « pourquoi ci, pourquoi ça ». Et à force d’en parler avec mon grand camarade Arnaud, qui est quelqu’un de très sérieux et d’appliqué dans la compréhension de mécaniques de jeux, on a fini par se monter le bourrichon. Nous avons donc décidé de se lancer professionnellement dans l’aventure. Nous sommes donc deux au sein de cette petite structure, moi en tant que fondateur grand rêveur aux grandes ambitions et Arnaud, qui est un fin analyste et qui, parfois, fait très bien de me maintenir sur terre avec une petite ficelle attaché au pied !
Notre objectif principal est de repérer les jeunes talents (quel que soit leur âge !!) et de leur donner leur chance dans un milieu où, trop souvent, les jeunes auteurs indépendants, voire isolés, rencontrent encore trop de difficultés à se voir prêter l’oreille par de gros éditeurs qui savent qu’ils ne sont pas en manque de propositions. On entend donc aller dénicher les talents francophones, mais pas que, afin de proposer des projets novateurs et apporter un courant d’air frais et indé dans ce monde des jeux.
G&P: Que peux-tu nous dire sur son fonctionnement éditorial ? A la manière des XII Singes, par exemple, avec des créateurs indépendants ? Ou plus centralisé ?
EdC: A cette question, j’ai envie de répondre qu’on fonctionne particulièrement au coup de cœur. Avec Arnaud, on oublie pas que l’on reste des joueurs, donc on se pose un petit peu la question : « à quoi est-ce qu’on aimerait jouer », « qu’est-ce qu’on aimerait » ? En tant que consommateurs, nous sommes ouverts sur tous les types de jeux, du jeu d’ambiance léger au du gros jeu de gestion de plusieurs heures, de même que pour le JDR, où nous ne fermons la porte à aucun format, ni aucun univers, ni système particulier. On va à la rencontre de l’auteur, on essaye son jeu, on prend le temps d’en causer et on voit si la mayonnaise prend.
G&P: Votre premier projet est un jeu de rôle baptisé Eléstria. Apparemment, il s’agit d’un univers medfan. Quels sont ses particularismes qui peuvent, à tes yeux, attirer la curiosité des joueurs.
EdC : Eléstria est effectivement du medfan. Un petit peu le genre le plus répandu dans le monde du JDR pourrais-tu me dire… et tu aurais raison. Alors qu’est-ce qui a retenu notre attention sur ce jeu ? Je dirais son originalité à aborder la maîtrise de son perso par les éléments. Dans Eléstria, vous incarnez des adeptes et vous allez maîtriser les éléments qui nous entourent. Eau, terre, feu, air, métal et vide, tout les JDR ont ces éléments dans leur composition, mais dans la mesure où vous allez les maîtriser, c’est quelque chose qui reconditionne totalement votre vision du JDR.
Typiquement, Eléstria, c’est le genre de jeu dans lequel vous vous rendez-compte de tout ce que vous auriez pu faire à l’issue de votre première partie. Et ça, c’est quelque chose qui prend un petit peu à contre-pied le JDR classique, dans la mesure où d’habitude, vous vous contentez d’optimiser votre personnage en fonction de sa fiche de personnage, de son rôle et de ses compétences. Ici, la seule limite sera votre imagination, et la cohésion qu’il va y avoir dans votre équipe, où en fonction des situations, chaque joueur ira de bon cœur avec son élément pour proposer des résolutions généralement inattendues et originales parce très personnelles parce que propres à chacun, des fois nanardesques, mais toujours surprenantes !!
G&P: Quel est son système de motorisation ?
EdC : Eléstria n’utilise que des d10, dans un système qui se veut très simple et accessible. En gros, en fonction de ce que tu voudras faire, ça sera une addition de ton attribut + ta maîtrise élémentaire. Si tu cherches par exemple à créer un magnifique bouclier pour impressionner un garde et que tu es un adepte du métal, tu me lancera une addition de ton attribut social + ta maîtrise en voie du métal. Si tu as 2 en social et 3 en métal (sur un maximum de 5), tu me lanceras donc un total de 5d10, sur lesquels chaque 7 ou + seront des succès. Les 0 (donc les 10) sont ce qu’on appelle explosifs et seront relancés. Plus tu as de succès, plus ta réussite sera amplifiée.
A l’inverse, moins tu as de succès, plus ta réussite sera… minorée. A savoir que dans Eléstria, on ne parle pas vraiment d’échec, mais plutôt de réussite amoindrie. Donc dans la mesure où tu maîtrises le métal, si tu fais 1 réussite, tu réussira à former un bouclier mais qui n’impressionnera en rien le garde. Si par contre sur tn jet tu me fais 4 réussites, tu réussira à créer un superbe bouclier et tu aura gagné l’attention du garde.
A cela s’ajoute un système de chance et de crédo qui, en fonction tes choix et du développement de ton personnage, serviront à lancer des dés supplémentaire, mais attention à ne pas faire n’importe quoi avec ton élément… car la corruption n’est jamais loin !! Donc si tu ne veux pas devenir victime de ton propre élément, ce dernier reste à utiliser avec parcimonie.
G&P: Qui sont les personnes qui composent l’équipe de développement ?
EdC : A l’origine du projet, se trouve Sylvain Garnier, qui est la pierre angulaire du projet. Il s’est beaucoup inspiré de sa longue expérience de plus de 15 ans de Donjons & Dragons pour créer en quelque sorte l’anti-Donjons & Dragons. Un jeu medfan où il n’y a ni donjons, ni dragons, où on peut surmonter les obstacles autrement que par la possession matérielle et l’argent. Il se plaît à toujours proposer un chemin de traverse, une route hors des sentiers battus.
Viennent s’ajouter ensuite deux amis de longue date : Alexandre Caron et Julien Boutreux, respectivement graphiste et relecteur. Une de ses amies, Cléandra continue de proposer des parties et des scénarios détonants.
Avant notre rencontre, deux talents avaient été repérés par Sylvain sur la toile: Garnouille Art, une illustratrice nantaise qui a été chargée des personnages, et dont le style visuel retient l’attention de beaucoup de curieux lorsque nous présentons le jeu en festival, et Youen Guilloux, qui s’occupe plutôt de la partie paysages et décors. Il a la lourde tâche de réaliser le futur écran de MJ du jeu. Pour en avoir vu un aperçu, j’peux vous dire que ce dernier s’annonce Ô combien magnifique !!
G&P: Comment va être financé le jeu ? Allez-vous passez par un financement participatif ?
EdC : Nous passerons effectivement par du financement participatif sur Game On Tabletop. Notre date de lancement à été arrêtée au 31 octobre, en cette actuelle fin de mois donc. Nos paliers ont étés finalisés avec quelques jolis bonus qu’on espère réalisables, tels que la carte du monde en A3 imprimée en néoprène, ou bien une très jolie piste à dés au logo d’Eléstria.
Le lancement sera lancé dans la foulée de la fin du festival des Utopiales de Nantes, où nous serons également présents, et où nous compterons très fort fort fort sur vous tous afin de nous aider à aller le plus loin possible dans cette aventure, qui sera une grande première pour nous deux : Sylvain en tant que jeune auteur et nous-mêmes en tant que jeunes éditeurs.
G&P: D’autres projets déjà en cours ?
EdC: En toute honnêteté… je ne pensais vraiment pas ne pas être en manque de projets à ce point. Au lancement de notre activité en ce début d’année, nous avons été énormément sollicités et beaucoup de projets ont retenu notre attention. Puis… certains protos sont finalement retournés chez leurs propriétaires. D’autres, sont encore en notre possession, et il se peut fortement qu’une proposition sérieuse soit faite à leurs auteurs.
Nous comptons également faire de la localisation française de jeux étrangers. Là encore, nous avions déjà développés quelques contacts à l’étranger, et certains projets sont actuellement en très bonne voie d’aboutissement. Il se peut donc que très prochainement, nous fassions l’annonce de nos prochains jeux officiels. Nous parlons bien de jeux de rôle, comme de jeux de plateau.
G&P: Merci Vincent, et à bientôt !
EdC : Merci à toi pour ces questions. On espère te recroiser très vite dans un prochain festival !