CRITIQUEJEU D'HISTOIRE & WARGAME

Saga, l’âge des croisades: le test

C’était hier soir à l’Aghja, le repaire des Guerrieri, association bastiaise de jeux à figurines, de wargames et de jeux de plateau. Un beau local, spacieux et alcoolisé (consommé avec modération, bien entendu), occupé par de beaux, jeunes et sveltes guerriers corses (oui, nous sommes bastiais, pas ajacciens, hein).

Alors que dans la grande salle se déroulait une partie multijoueur de Warhammer 40K (sous l’égide de Nico, comme c’est l’habitude), dans la salle wargame était organisée une petite soirée SAGA, animée par l’ami John qui, pour l’occasion, avait amené trois bandes; une de Milites Christi (enfin, pour l’occasion, il s’agissait plutôt de Milites Christi déguisés en un mystérieux Ordre Militaire venu des étoiles), une de Sarrasins et une de… Mutatawwi’a (à tes souhaits!), équivalents des croisés, mais chez les Musulmans. La quatrième bande se devait être des fiers guerriers venues des lointaines contrées situées au Nord de Bastia. Ils se firent un peu attendre, le drakkar (pardon, langskip) du jarl Jérôme ayant essayé un grain de pastis 51. Un délai finalement profitable, car il me permit de jeter un œil sur mon armée et son plateau de combat (un template sur lequel sont répartis des dés spéciaux et qui activent des unités, des compétences et des pouvoirs).

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Déploiement de mes Milites Christi

Une fois les deux tables mises en place, Vikings de Jérôme contre Sarrasins de Julienet Mutatawwi’a de Sam face aux Milites Christi de votre serviteur, les parties purent commencer. Trop occupé à gérer mes ouailles, je n’ai pas fait trop attention à ce qu’il se passait dans les vertes prairies voisines, mais il me semble que le combat fut plus sage, si on le compare à la véritable boucherie qui composa le combat entre fanatiques musulmans et croisés haineux. C’est bien simple, si l’on peut considérer que j’ai finalement remporté l’affrontement (toutes les troupes ennemies ayant été annihilées), il ne me restait en tout et pour tout qu’une poignée de guerriers et une unité entamée de gardes à cheval. Une victoire à la Pyrrhus qui aurait été bien peu profitable dans le cadre d’une campagne.

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Le jarl Jérôme, apparemment très étonné des manœuvres ennemies

Concernant l’expérience SAGA, avec cette partie, j’en suis à mon deuxième essai. Autant dire que je ne maîtrise absolument pas les règles (mais, alors, absolument pas). Pour autant, « gérer » une partie ne m’a poser pas de difficulté particulière. En fait, la mécanique est assez simple et absolument pas révolutionnaire (dans la gestion des mouvements et la résolution des combats), ce qui fait que le joueur initié au jeu à figurines n’aura aucun mal à suivre et influer sur le déroulement d’une partie. En fait, le plus « complexe » est la gestion du template de compétences, le fameux plateau de combat. Le système de répartition de dés SAGA à travers des compétences génériques et spécifiques est une excellente idée et amène une véritable personnalité à chaque armée.

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Le combat fait rage entre Sarrasins et Vikings, l’enjeu serait cet étrange monolithe translucide située en arrière plan?

Mais, pour que ladite armée soit efficace, il faut à la fois bien maîtriser la gestion de ce template et connaitre un tant soit peu celui de l’adversaire. A défaut, non cela cela amène le joueur (ce fut le cas de Sam et moi) à commettre de grossières erreurs de jugement (comme penser qu’un commandement sur dromadaire, mêlé à des troupes à pied, n’aurait pas une influence trop négative sur mes chevaliers…. erreur…) mais, de plus, cela ralentit de trop le jeu quand le joueur hésitant passe trop de temps à réfléchir pour répartir ses dés SAGA. Bon, nous, l’on a pas beaucoup hésité… D’où le massacre. Bref, l’aléatoire du dé ne peut être négligé mais cet aspect est bien atténué via ce système de répartition, qui récompense le joueur le plus futé et le plus au fait des compétences de ses propres troupes. Le cœur de SAGA est ce système de plateau de combat, et c’est ce qui en fait un produit sympathique et assez captivant, force est de le dire.

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Le combat cessa faute de combattants? Ben non, pas vraiment

Pour l’amateur de jeu d’Histoire, SAGA peut être séduisant de par la volonté de ses concepteurs de lier des éléments historiques à des mécanismes et une cosmétique correspondant plus à du Jeu à figurines fantastiques (du style Games Workshop, avec sa palanquée de dés à lancer pour résoudre les combat, son jet d’attaque, son jet de défense qui n’est ni plus ni moins qu’une sauvegarde, etc.). SAGA peut donc, en club, être un véritable outil pour faciliter la rencontre entre ces deux catégories de joueurs qui, souvent, se croisent amicalement entre les tables. Un chouette jeu, donc…

Bref, je remercie encore John pour sa patience et ses figurines.

Pour en savoir plus sur SAGA

Le blog de Studio Tomahawk

Nicolas Lamberti

Nicolas Lamberti, journaliste et traducteur freelance, critique littéraire et réalisateur de télévision

Nicolas Lamberti

Nicolas Lamberti, journaliste et traducteur freelance, critique littéraire et réalisateur de télévision

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