L’action de The Few and Cursed se situe dans un univers de western post-apocalyptique où des hordes de créatures fantastiques cohabitent avec des gangs de braqueurs de banque. Le monde est un désert aride où l’eau est devenue plus précieuse que l’or ((elle sert d’ailleurs de monnaie d’échange) et les survivants sont regroupés en petites communautés dans des petits villes comme San Andreas. Si cet environnement évoque pour moi le premier tome de La tour sombre et le jeu de rôle Deadlands, le jeu s’inspire en fait d’une bande dessinée italienne éponyme. N’ayant pas eu l’occasion de la lire, je ne peux donc pas établir de comparaison.

UN TRÈS BEAU MATÉRIEL

The Few and Cursed est présenté dans une belle boite remplie jusqu’à la gueule d’un matériel de qualité qui inclut un grand plateau de jeu, des figurines de personnages et de monstres, des decks de cartes joliment illustrées, quatre plateaux joueurs (ceux qui figurent dans ma boîte sont un peu gondolés mais rien d’irrattrapable) et un lot de marqueurs. Bref, au niveau de la cosmétique, rien à redire, The Few and Cursed est un très beau produit, avec un visuel propre à l’immersion.

CHASSEURS DE PRIME

Dans The Few and Cursed, un à quatre joueurs incarnent des chasseurs de primes qui cherchent à acquérir du Cran en traquant des monstruosités à travers le pays. Pour ce faire, ils vont écumer la région qui entoure la petite ville de San Andreas et explorer canyons, villes fantômes, zones désertiques et lieux maudits. Cependant, comme il faut bien vivre, ces « chasseurs de malédictions » vont devoir se montrer aussi plus raisonnables en accomplissant des jobs moins glorieux. Phases de recherches de gangs de braqueurs ou de créatures comme des zombies ou des démons vont composés leur ordinaire dans ce jeu à la base semi-coopératif pour 1 à 4 joueurs (il existe en effet un mode total coop’). De toute manière, il est hors de question pour ces projections « westerniennes » de Buffy de se lancer directement à l’assaut de créatures cauchemardesques ultra-puissantes. Les joueurs devront donc gonfler leurs personnages en accomplissant des jobs secondaires qui va leur permettre de trouver quelques précieux artefacts, de gagner en ressources et en puissance. Une progression qui est guidée par un système de deck building.

DU DECK BUILDING

Comme souvent dans ce type de jeu, chaque personnage (quatre sont disponibles dans cette boîte) possède son propre deck de départ, il va ensuite pouvoir améliorer son deck via une pioche commune où il pourra trouver des Améliorations, faisant varier les trois jauges matérialisant son profil (la Santé, les Balles et le niveau de Malédiction) et lui apportant des points de mouvement et de l’Eau. A coté de cela, différentes pioches figurent sur le plateau. Les pioches Magasin (qui permet d’acheter de l’équipement) et Job sont accessibles quand le personnage se trouve dans San Andreas, les pioches Rencontre quand il visite un lieu ou un lieu maudit (où les rencontres sont plus dangereuses… mais souvent plus gratifiantes). Les cartes Rencontre génèrent des défis qui, s’ils sont relevés avec succès par le personnage, lui rapporte de l’Eau et/ou de la Gloire. Enfin et surtout, comme vous être un chasseur de prime, vous allez pouvoir activer une des cartes (si les conditions sont remplies) qui se trouvent sur l’un des quatre decks Mort ou Vif ou une des quatre cartes Recherché (il s’agit de quêtes secondaires permanentes). Activer une de ces cartes génère un combat qui, en cas de succès, amène un gain en Cran et/ou en Eau.

SOUDAIN LES MONSTRES…

Les decks Mort ou Vif servent aussi de compte-tour. Quand une des cartes et défaussée, on retourne la carte suivante, et ainsi de suite jusqu’à qu’un des quatre Monstres (le Corbeau Alpha, le Wendigo, le Démon Blanc ou Tsilkali) soit visible. On place alors la figurine Monstre sur le plateau, sur son lieu de départ. A chaque tour, la figurine va se rapprocher d’une case de San Andreas. Si elle atteint San Andreas, le jeu s’achève. Quand la troisième figurine de Monstruosité est placée sur le plateau, la fin de partie débute réellement. En effet, la partie se termine si les trois Monstres sont éliminés par les joueurs où si l’une d’entre elles atteint San Andreas. Dans tous les cas, c’est le joueur qui a accumulé le plus de Cran qui remporte la partie.

L’AVIS DE GUERRE & PLOMB

The Few and Cursed est un jeu de deck building. L’on aurait tendance à dire « un de plus ». C’est vrai. Pourtant, je pense que ce jeu mérite que l’on s’y intéresse car il présente quelques atouts qui le placent au-dessus de la masse. A commencer par le thème. En effet, bien servi par de belles illustrations, présentant une mécanique de quêtes (qui n’est pas sans rappeler des jeux comme RuneBound ou autres produits FFG) facilitant l’immersion, The Few and Cursed est un jeu au thème fort, qui amène une belle atmosphère au game-play. A coté de cela, l’on se trouve devant un jeu à la mécanique de deck building reconnue et donc bien huilée, avec un système de combat rapide et dynamique. La seule chose que l’on pourrait reprocher au gameplay, c’est bien que les joueurs ont souvent intérêt s’accorder sur leurs actions (du moins durant la première partie du jeu) pour ne pas épuiser trop vite les decks Mort ou Vif, cela manque d’interaction entre les personnages, la seule action possible étant de détrousser un chasseur se trouvant sur le même lieu que soi. Mais c’est bien peu de chose comparé à la qualité du produit.

LA FICHE TECHNIQUE

THE FEW AND CURSED

Un jeu de plateau de Mike Gnade
Illustrations de Felipe Cagno, Fabiano Neves

1 à 4 joueurs / De 60 à 120 minutes / 13 ans et plus
Thèmes: Western / Fantastique
Mécaniques: Deckbuilding / Actions / Mode solo / Zones
Complexité: Initié
Matériel:
Edition: Rock Manor Games (2020)
Prix: 58,50€

Nicolas Lamberti

Nicolas Lamberti, journaliste et traducteur freelance, critique littéraire et réalisateur de télévision

Nicolas Lamberti

Nicolas Lamberti, journaliste et traducteur freelance, critique littéraire et réalisateur de télévision

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