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Insectopia: un univers, un jeu de rôle

Insectopia est un jeu de rôle atypique dans lequel les joueurs sont invités à incarner des insectes au cœur d’un univers de fantasy: Entoma. Sorti de l’imaginaire de Florent Moragas et brillamment édité par Odonata, Insectopia propose une gamme forte de nombreux suppléments, un setting dépaysant, le tout enrichi par de superbes illustrations. Nous ne pouvions pas passer à côté de ce petit bijou rolistique, d’où la présence de dossier Un univers, un jeu de rôle, où vous pourrez trouver les interviews de Florent Moragas et de l’illustrateur Nicolas Le Turtour, ainsi qu’un feuilletage express du livre de base.

Interview de Florent Moragas

Bonjour Florent, est-ce que tu pourrais te présenter à nos lecteurs, ton cursus et comment tu es arrivé à découvrir le jeu de rôle, y jouer, pour finalement devenir un des acteurs du métier.

Bonjour, je suis né en même temps que le jeu de rôle en 74, puis je suis tombé dedans adolescent. Ce fut une vraie évasion, une grande découverte qui ne m’a jamais quittée. Insectopia et l’envie de créer des jeux de rôles m’ont porté à devenir un des acteurs du milieu.

Comment est née l’idée d’Insectopia ?

Je voulais écrire un jeu de rôle très jeune. J’ai toujours été fasciné par les insectes, car enfant je jouais tous les étés dans la rivière avec mon frère. Il y avait ces libellules qui n’arrentaient pas de tourner ! Un ballet incessant qui a alimenté mon imaginaire. Alors j’ai essayé de conjuguer ces deux passions.

D’ailleurs, de quoi traite ce jeu de rôle ? Les joueurs sont invités à se plonger dans quel type d’univers ? Avec quels types de personnages ?

Insectopia, c’est Werber et Tolkien. On joue des insectes évolués avec quatre membres préhensiles, un exosquelette, des ailes, on saute, vole, mord, on communique avec les phéromones, mais on parle avec un larynx. Bref on joue une sorte d’extraterrestre, mais le monde est médiéval fantastique à la Tolkien. Les races se confrontent, ont des préjugés et des intérêts particuliers.

Ce jeu, c’est une expérience d’intrigue et d’aventure en jouant des superhéros miniatures !

Au sein d’Odonata, comment a été répartie la charge de travail pour mettre en forme ce jeu de rôle ?

A la création, nous avons formé une association : Somni Semen, toujours active d’ailleurs. David Colom a refondu les règles avec moi, six autres auteurs on travaillé sur les races et Frédéric Petit a fait la maquette, tandis que Christophe Moreno m’aidait sur le plan animation. J’ai réalisé tout le reste.

Ce fut un long travail de recherche, de conception et d’animation. On a parcouru la France pendant trois ans pour convaincre les joueurs en convention !

Un jeu de rôle où l’on incarne des insectes, il fallait oser ! Au-delà de l’originalité du sujet, il a dû exiger un gros niveau de recherches en amont pour donner à l’ensemble sa cohérence et sa richesse ? Un expert en insectes parmi l’équipe d’Odonata ?

Un immense travail de cohérence, car le monde est très détaillé. Pour l’aspect scientifique, il n’y a pas de spécialiste dans l’équipe, mais des passionnés qui ont fait des recherches poussées pour proposer un cadre inspiré du réel, mais qui soit jouable et pas trop lourd.

J’ai été impressionné par la description de chaque espèce et le travail d’anthropomorphisme mis en œuvre, que cela soit au niveau sociétal, religieux et politique. Établir l’équilibre entre les parts « insecte » et « l’humain » des inserts n’a pas dû être une mince affaire ?

C’est le cœur du travail dans ce projet. Ce fut très complexe de décrire l’interaction entre 20 races avec des particularités, des préjugés, une histoire cohérente. Un long travail minutieux qui fut très formateur.

La motorisation par son système de blattes est très originale. Comment est-elle née ? Et d’ailleurs, pourquoi ne pas être resté sur le bon vieux système des dés ?

J’avais envie d’innover sur le propos et le système. J’ai souhaité apporter une originalité avec un sachet et des pastilles, puis l’idée originale a été magnifiée par David.

Que répondrais-tu à ceux qui avancent la lourdeur de cette mécanique ?

Je ne comprends pas bien pourquoi ce serait lourd. La seule difficulté réside dans la comparaison des compétences ou des caractéristiques et de savoir combien de Blattes on tire. Après c’est visuel et simple. Je pense que ceux qui trouvent cela lourd n’ont pas testé ou ne se sont pas habitués à la manière de déterminer combien de Blattes on tire.

Insectopia - Ulule

Insectopia est un jeu de rôle riche, fort d’un univers dense et très détaillé, d’une cosmogonie élargie, d’une mythologie à maîtriser, et un grand éventail de possibilités avec sa vingtaine de types de personnages jouables. Le livre de base est accompagné de nombreux suppléments. Tout cela peut être intimidant pour un jeune meneur de jeu. Comment lui conseillerais-tu appréhender le jeu ?

Le mieux serait de jouer en temps que joueur dans une partie on line ou autour d’une table pour comprendre l’esprit. Mais en prenant le livre de base ou le livret de découverte, on a l’idée principale du jeu. Une lecture des points principaux suffit à comprendre l’idée. Une fois l’univers compris dans ses grandes lignes, il faut créer quelques personnages, puis se lancer dans une partie avec un one shot simple, comme il en existe dans le supplément la communauté. Garder en tête la notion d’échelle et la communication et la psychologie avec les phéromones suffit à immerger les joueurs. Après c’est du jeu de rôle classique finalement.

Que conseillerais-tu à un joueur qui désirerais incarner un intre et qui ne saurait pas trop par quel bout (patte ?) le prendre ?

Je pense qu’il faut choisir une race à jouer et interpréter sa culture, sa religion et ses préjugés à la table pour donner le sel d’insectopia. C’est l’articulation entre les différents personnages autour de la table qui va donner l’esprit si particulier de ce jeu.

La gamme est déjà bien riche, d’autres suppléments en vue ?

Oui !

Une souscription est prévue du 19 octobre au 23 novembre 2021 pour financer un nouveau triptyque avec un nouveau recueil de scénarios, un livre sur la menace lézard et la fin de la campagne Imago Veridis.

Merci Florent

Interview de Nicolas Le Tutour

Bonjour, Nicolas, peux-tu te présenter à nos lecteurs, ton cursus, et comment es-tu venu vers le jeu de rôle ?

Bonjour à tous. Donc moi, c’est Nicolas Le Tutour, ou Niko, ça va dépendre (sourire).

Ma formation reste assez classique, trois années dans une école de dessin et de communication, puis je me suis lancé à mon compte. A l’époque je ne voulais faire que du modélisme (à l’époque j’avais même été approché par A Duverne et le studio de création des Guignols de Canal+), puis, au fil du temps je me suis tourné vers la peinture à l’huile et la BD. Je dois dire qu’à l’époque je n’avais aucune idée de ce que j’allais faire et je ne me serais jamais douté que je ferai ce que je fais actuellement…

Mais qu’est-ce que je fais au juste ? Je suis donc illustrateur (ça vous le saviez déjà ^^), dessinateur de presse, dessinateur BD (notamment pour Pif Gadget), j’ai également conservé un pied dans la communication institutionnelle de mes débuts chez Publicis et je suis consultant-marque/directeur artistique au sein d’un cabinet conseil.

Je me suis d’ailleurs remis à la peinture à l’huile, qui me manquait, on aura peut-être l’occasion d’en reparler.

Chez Guerre & Plomb, l’on connait, pour ta collaboration avec le magazine Casus Belli, ton implication dans le milieu du jeu de rôle et de l’illustration, mais comment es-tu arrivé sur ce projet qui paraissait au départ un peu fou ?

Complètement fou, oui ! Bon, déjà, il faut se dire que je suis passionné par l’entomologie (je dessine pour le magazine Insectes et je possède moi-même des mygales). Tout est parti d’un « like » par un collaborateur avec qui je travaillais (le Jdr Hoshikaze 2250) et ce like portait sur un jeu qui se créait : Insectopia Jdr. Je n’ai pas hésité un instant et ai envoyé un mp sur la page du jeu, Florent m’a répondu et c’est parti comme ça.

En quoi a consisté ton travail sur Insectopia ?

Au départ, Flo m’a confié des character designs, puis il m’a demandé d’illustrer certaines scènes de nouvelles. J’étais tellement emballé sur ce projet que j’ai même fait des illustrations bonus (sourire).

Ensuite, après ces premiers travaux sur le kit de démarrage et La Conquête, Flo m’a proposé d’illustrer la couverture et le contenu de La Communauté.

Tu t’y connaissais en entomologie avant de te lancer dans l’aventure ?

Oui, comme je le précisais plus haut. J’ai toujours été intéressé par ces bêbêtes-là. Et je leur dois beaucoup. Ma première toile vendue mettait en scène un insecte.

Donc pour te répondre, je dirais passion et défi, car j’entrais pleinement dans un projet.

Les Intres sont avant toute chose des insectes évolués. Il a fallu cependant leur donner une morphologie apte à manipuler toutes sortes d’objets, porter toutes sortes de vêtements. Comment représenter cela sans trahir leur nature ?

Pas évident. Il faut trouver un compromis, car somme toute, si on se contente de mettre un insecte debout sur deux pattes, ça ne marche pas du tout. Il m’a fallu anthropomorphiser les personnages, mais je voulais rester le plus fidèle possible à l’insecte dans sa généralité.

Que retiens-tu de cette expérience ?

Je resigne quand ils veulent !!! Travailler avec Florent m’a beaucoup inspiré et ouvert de nouvelles pistes créa, cool, non ? 

D’autres projets en lien avec le jeu de rôle ?

Eh bien, je dois dire que je suis assez nouveau dans ce monde-là, donc je n’ai pas beaucoup de sollicitations. J’illustre trois couvertures d’une série de roman du jeu Hoshikaze 2250 qui vont sortir chez Rivière Blanche.
Je vais illustrer le contenu du prochain opus Les deux mondes, dont tu connais déjà la couverture.
Mais si je devais être sollicité pour des projets en jdr, ce serait avec grand plaisir.
Voilà m’sieur-dame !

Merci et à bientôt Nico!

Feuilletage express: Le livre de base

Pour plus d’informations:

Le site d’Odonata, éditeur d’Insectopia

Nicolas Lamberti

Nicolas Lamberti, journaliste et traducteur freelance, critique littéraire et réalisateur de télévision

Nicolas Lamberti

Nicolas Lamberti, journaliste et traducteur freelance, critique littéraire et réalisateur de télévision

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