PRESENTATION

Dans Légendes de Camelot, 2 à 4 joueurs sont réunis – équipés d’un jeu de 100 cartes non collectionnables magnifiquement illustrées contenues dans une superbe petite boite cartonnée – autour d’une table ronde, ou bien carrée, afin de faire renaître les aventures héroïques des chevaliers du roi Arthur.

Pour ce faire, il est nécessaire de poser au préalable sur la table trois petit plateaux – en carton souple – lieux d’aventures (Camelot, La Cornouailles, et la Forêt Périlleuse). C’est sur ces plateaux que les joueurs disposeront les cartes de leurs chevaliers et que seront placés les cartes quêtes au fur et à mesure de leur tirage dans une pioche de cartes Evènement. Mieux vaut prévoir une grande table car les cartes des joueurs qui vont être disposées autour de ces lieux vont prendre une sacrée place. Surtout à quatre participants.

Au début de la partie, chaque joueur se voit distribuer 6 cartes Personnage, les cartes restantes étant placées face cachée dans une pioche, à coté de la pile de cartes Evènement. Les joueurs auront ensuite la possibilité, parmi d’autres, de tirer de nouvelles cartes Personnage à chaque tour de jeu. Les cartes Personnage – parmi lesquels se trouvent également des personnages spéciaux comme Guenièvre ou Morgane – comportent chacune six caractéristiques allant de -1 (minable) à +6 (vachement balaise) qui sont : combat, diplomatie, aventure, adresse, chevalerie et moral. C’est ces caractéristiques qu’il faut accumuler afin de remporter les quêtes qui seront disposées sur les lieux leur étant attachés.

Ces quêtes sont activées par le tirage obligatoire d’une carte Evènement au début de chaque tour de chaque joueur (il peut ainsi avoir donc plusieurs quêtes actives sur un lieu). Chaque quête, pour être accomplie par un joueur, nécessite un cumul de caractéristiques. Par exemple, si une quête placée sur un lieu vaut 12 point de combat et 10 points de moral, le joueur devra poser un nombre suffisant de cartes chevalier (l’ensemble est nommé une compagnie) sur ce lieu pour atteindre cette somme (il ne peut cependant que poser qu’une seule carte Personnage par lieu à chaque tour). Le premier joueur atteignant la somme exigée remporte la quête et gagne entre 1 et 7 points de victoire. De plus, chaque quête remportée permet au joueur d’exécuter une action spécifique décrite que la carte (des bonus permanents dans une caractéristiques, la possibilité de déposer un Personnage supplémentaire, etc.).

La partie cesse lorsque toutes les quêtes ont été révélées puis accomplies. A ce moment, chaque joueur calcule le montant total de ses points de quête. Celui qui a le total le plus élevé remporte la partie.

AVIS

Si l’on peut bien évidemment, de par son format poche, classer Légendes de Camelot parmi la gamme des ‘’petits jeux’’, il serait vraiment restrictif de le considérer comme un simple jeu d’apéritif. Malgré un principe simple (doté de plus de trois niveaux de difficulté), le coté stratégique est fortement présent, et les tours de jeu peuvent être relativement longs. En effet, chaque étape demande au joueur en phase d’effectuer bon nombre de calculs pour évaluer la situation dans lesquelles se retrouvent ses compagnies disposées sur les trois différents lieux. Mélangeant les trois composantes points d’action, placement et enchères, Légendes de Camelot est tout sauf un jeu d’appoint et il demande un forte concentration lors des parties. Pour avoir fait plusieurs essais, je peux maintenant dire que le système fonctionne très bien, que la thématique ‘’arthurienne’’ est assez bien ressentie, et que malgré une part d’aléatoire commun à bon nombre de jeux de carte – si votre main comporte les chevaliers Arthur, Lancelot, Perceval, Galahad, Gauvain, Tristan et Bors, vous êtes bien parti ! – le sentiment d’équilibre est assez présent. Pour ceux qui trouve l’effort insuffisant, sachez qu’une variante officielle modifie quelque peu la règle pour rendre les personnages les plus puissants (les seigneurs) plus difficiles à jouer.

Cependant, malgré toutes ses qualités, mon avis sur ce jeu reste un peu mitigé. En effet, mon enthousiasme est terni par plusieurs aspects se regroupant pour entraîner une désagréable sensation : la lourdeur du rythme de jeu. La principale raison de ce manque de dynamisme est la somme nécessaire de calcul à effectuer à chaque tour. Un aspect qui plombe vraiment le tempo de la partie, et encore plus à quatre joueurs. Surtout que comme l’interaction est quasi nulle, les autres joueurs passent leur temps à attendre leur tour. Ce défaut aurait pu être modéré par un effort de lisibilité, surtout dans les premières parties au cours duquel les joueurs pataugent un peu. Et c’est vraiment à ce niveau que le bat blesse, avec des indicateurs de caractéristiques très jolis (des blasons) mais pas assez dissemblables pour que le joueur puisse les repérer d’un seul coup d’œil. Le débutant passe alors son temps à se reporter à sa carte de référence pour essayer de repérer qui est quoi, puis calculer son total. Si cela ne convient pas, il recommence avec une autre caractéristique mais comme il ne sait plus à quelle blason elle correspond, il va se replonger dans sa carte de référence, et ainsi de suite… à moins qu’il ne jette l’éponge.

CONCLUSION

Au final, Légendes de Camelot est un bon jeu, mais qui est plutôt destiné à une clientèle de joueurs spés. Le coté stratégique est bien présent, les parties plutôt équilibrées, les enjeux intéressants et collant assez bien au thème. Le joueur occasionnel risque cependant de se décourager très vite avec ce jeu ‘’cérébral’’ nécessitant de laborieux calculs répétitifs, d’autant plus longs qu’il ne sera pas familiarisé avec l’iconographie peu mnémotechnique.

Liens:

L’article original sur Scifi-Universe

La fiche Guerre & Plomb

Nicolas Lamberti

Nicolas Lamberti, journaliste et traducteur freelance, critique littéraire et réalisateur de télévision

Nicolas Lamberti

Nicolas Lamberti, journaliste et traducteur freelance, critique littéraire et réalisateur de télévision

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