Polaris: l’œuvre de Philippe Tessier portée au cinéma

Philippe Tessier, romancier et auteur bien connu des rôlistes va voir Polaris, son œuvre monumentale, suivre les traces de Dungeons & Dragons (et oui, rien que ça !) avec une adaptation cinématographique. C’est le producteur-réalisateur Nicolas Bary (Les Enfants de Timpelbach, Le Petit Spirou…) qui l’a annoncé au cours d’un entretien avec AlloCiné le 17 mai dernier. Le « portage » ne s’arrêtera pas là puisqu’est prévu également une BD et un jeu vidéo. Pour ce qui est du film, la réalisation (tournage en anglais) sera confiée à Bruno Aveillan, connu dans le milieu du film publicitaire, sur un scénario de Nicolas Bary, Alexandre Pachulski, Fabien Adda et Sheila Erdmann. Le site tournage des plans sous-marins devrait être le Lites, en Belgique.  

Polaris, c’est un nom qui résonne comme un écho lointain, venu des profondeurs d’un futur que l’humanité aurait préféré éviter. Né de l’imagination de Philippe Tessier en 1997 (Halloween Concept), cet univers mêle les codes du post-apocalyptique, de la science-fiction sombre, et d’un mysticisme latent, le tout sous la pression écrasante de milliers de mètres d’eau. Les éditions les plus récentes, notamment celles de Black Book Editions, offrent un univers encore plus fouillé : des descriptions détaillées des grandes puissances sous-marines (comme l’Hégémonie, la Ligue Rouge ou encore l’Empire Polarien), des factions indépendantes, et des menaces environnementales ou technologiques omniprésentes.

L’univers de Polaris prend place dans un avenir où la surface de la Terre est devenue invivable. Catastrophes climatiques, guerres nucléaires, mutations… L’humanité, au bord de l’extinction, s’est réfugiée là où elle le pouvait encore : les abysses des océans. C’est dans cet environnement clos, hostile, que se sont développées de vastes cités sous-marines, des états rivaux, des empires secrets et des corporations sans scrupules. Mais au-delà de la lutte pour la survie, un autre phénomène trouble les profondeurs : le flux Polaris, une énergie mystérieuse et instable, source de pouvoirs étranges et d’innombrables convoitises. C’est autour de ce mystère que se construit l’univers, entre technologie avancée et dimensions mystiques à peine effleurées. 

Parallèlement au jeu, Philippe Tessier a développé une série de romans se déroulant dans le même univers. Ceux-ci permettent de mieux saisir l’envergure du monde de Polaris, à travers les destins croisés de personnages marquants, pris dans la toile d’intrigues géopolitiques, scientifiques et spirituelles. Le premier tome, « Soleil de sang », pose les bases : une enquête militaire sur fond de guerre froide sous-marine, une plongée dans les zones d’ombre du flux Polaris, et un regard désabusé sur l’humanité. Suivront plusieurs volumes — Syndrome, Domination, Anabase, Éclipse, Révolte — qui creusent encore le sillon d’un univers profondément tragique, mais terriblement humain. Le style de Tessier, direct et tendu, évoque parfois le roman noir, avec une touche de techno-thriller et une grande rigueur dans la description de ses sociétés dystopiques. On y sent l’influence d’auteurs comme Gibson, Herbert ou Lovecraft, sans jamais tomber dans la copie. Pour plus d’infos, rendez-vous sur le site de Leha, l’actuel éditeur des romans.

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