Après avoir repoussé les troupes confédérées la veille, le général Laurent Chamberlain, établi sur Quaker Road, s’attend à une nouvelle tentative de passage en force des troupes du général Anderson, qui cherche à reprendre contact avec le gros des forces de Lee. Il ne se trompe pas.
Dés le tour 2, sans attendre les renforts, le général Jean-Mathieu Wallace lance sa brigade à l’assaut des six régiments de Chamberlain, solidement appuyés par douze pièces Napoléon installés sur Quaker Road et le 118th New York, qui occupe le bois à l’ouest de Saw Mill. Dans le même temps, le général sudiste Yves Wise emprunte à marche forcée Boydton Plank Road vers l’est, dans l’intention évidente de déborder Chamberlain par sa gauche.
Au tour 3, les premiers régiments de Wallace font le coup de feu avec le 118th New York, abrité dans les bois, et subissent les premières pertes, touchés par l’artillerie. Au nord-ouest, des nuages de poussières annoncent l’arrivée sur le champ de bataille de brigade du général David Moody. Côté nordiste, le général Laurent Chamberlain regarde avec inquiétude en arrière, au sud de Quaker Road : « mais où est donc le colonel Jérôme Gregory ? Il devrait déjà être arrivé, diantre !
Tour 4 : les régiments du général Jean-Mathieu Wallace, malgré de nombreuses pertes, tiennent le coup et parviennent même à chasser les nordistes installés dans le bois ouest grâce à une belle charge du 17th North Carolina. De l’autre côté du bois, sur Boisseau Road, les colonnes des généraux Yves Wise et David Moody progressent rapidement vers le sud, menaçant de tourner les brigades de Chamberlain. Heureusement pour l’armée fédérale, le colonel Gregory a retrouvé son chemin et dirige sa brigade vers la tête de colonne ennemie. Au nord-ouest, le général Nicolas Ransom arrive sur le champ de bataille. Sans trop se presser.
Tour 5 : Sur Quaker Road, la bataille est désormais bien engagée. Les régiments de première ligne du général Wallace sont désormais à portée de mitraille et les écrans de tirailleurs se relaient pour tenter de réduire au silence la batterie yankee. Le 17th North Carolina reçoit l’ordre de progresser dans le bois, mais probablement trop éprouvés dans le combat victorieux du tour précédent, les hommes tergiversent. Le général Laurent Chamberlain, fidèle à son habitude, fait son maximum. Tout en maintenant sa ligne de front, il envoie deux régiments du 185th New York dans les bois séparant Quaker Road de Boisseau Road, afin de tomber sur le flanc des colonnes du général Yves Wise, dont le premier régiment, le 26th Virginia, envoyé en avant-garde est déjà à porté de fusil des lignes de bataille du colonel Jérôme Gregory qui, fidèle à son habitude, hésite. Au nord-ouest, le général Nicolas Ransom, toujours sans trop se presser, dirige ses cinq régiments vers le sud, dans le but de soutenir l’aile gauche de Wallace.
Tour 6 : Chamberlain est désormais engagé sur deux fronts, le sud, où il résiste à Wallace – il contre-attaque même en envoyant un régiment du 198th nettoyé (avec succès) les bois, mais aussi le flanc est, où il est dans une situation compliquée. En effet, un ordre de Wise, mal compris, a tourné à son avantage quand trois de ses régiments entrent dans le bois situé entre Boisseau Road et Sawdust Mill, soutenu sur leur gauche par des troupes de cavalerie démontées armées de Remington à répétition et de la compagnie de sharpshooters de la brigade du général David Moody, qui tombent sur le flanc des troupes faisant face à Wallace. Au sud, Jérôme Gregory, au lieu d’avancer pour soutenir Chamberlain, s’obstine en vain à essayer de sortir d’un bois le 26th Virginia en qui engageant ses trois régiments. Le général Jean-Mathieu Wallace, dont les troupes commencent à flancher se retourne alors pour guetter l’arrivée des renforts de Nicolas Ransom. Il est surpris de voir celles-ci quitter le champ de bataille !
Tour 7 : Wallace neutralisé, Chamberlain peut désormais se concentrer sur la défense de son flanc gauche. Dans le bois, on combat au feu et à la baïonnette. L’affrontement est aussi incertain que peu mortel, les hommes s’abritant dans les sous-bois. Personne ne veut céder un pouce de terrain mais, inférieurs en nombre, les nordistes fatiguent. C’est d’autant plus vrai que Laurent Chamberlain ne peut plus envoyer de renforts, ses autres troupes étant sollicités par la puissance de feu développée par les cavaliers équipés d’armes modernes et abrités dans les bois. Au sud, Gregory ne bouge pas, et au nord, Ransom revient sur le champ de bataille. « Un peu tard » doit se dire Wallace.
Tour 8 : Malgré une belle résistance, le 185th New York, submergé par le nombre, craque dans le bois séparant Boisseau Road et Sawdust Mill. Le flanc gauche de Chamberlain s’écroule et Gregory est encore très loin au sud. Blessé, épuisé par une chaleur éprouvante, Laurent Chamberlain sollicite le général Griffin pour lui demander l’autorisation de retraiter, qui lui est accordé. Abandonnant les canons – de nombreuses pièces sont d’ailleurs détruites – les troupes nordistes replient, laissant les Confédérés maître du terrain. Pour les Sudistes, cette victoire arrive à temps. En effet, un tour de plus et elle changeait de camp, le général Anderson, voyant la résistance ennemie et les pertes subies par son armée, envisageaient déjà un repli vers le nord.
Une bataille très sympathique – qui a mis en évidence les qualités de gameplay de Black Powder – les joueurs ont fini aussi épuisé que les troupes. Merci aux généraux Jean-Mathieu (miam, la pizza !), Jérôme (dont la dame nous a concocté un délicieux tiramisu), Laurent, Yves et David. Merci enfin à Marco pour la mise à la disposition de son restaurant La Taverne de Bastia et de son pastis et de ses bières. Merci à Yves pour les photos ci-dessous.