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Unicorn Fever: le test

Dans Unicorn Fever, les auteurs italiens Lorenzo Silva et Lorenzo Tucci Sorrentino vous invite à incarner des turfistes dans un univers high fantasy complètement loufoque. Par sa cosmétique, Unicorn Fever donne déjà le ton : des illustrations un brin déjanté ; des figurines de licornes cocasses et portant des noms aussi puérils que « Hilda la Rabat-Joie » ou « Franky Flocon » ; un plateau de jeu multicolore et bigarré. Un look apte à séduire les joueurs les plus jeunes mais comme nous allons pouvoir le voir, Unicorn Fever est un jeu fun mais sérieux, avec une belle profondeur de gameplay. Si, si, c’est possible.

Enfin, pour en finir avec cette première impression, il est bon de noter l’effort de Iello qui nous fournit ici le jeu dans une boite à l’intérieur en plastique thermoformé, bien pratique pour ranger le matériel qui inclut, outre les figurines, des decks de cartes, deux dés spéciaux, divers marqueurs et, bien entendu, le livret de règles (un modèle du genre).

Unicorn Fever est un jeu de course et de pari. Présenté comme cela, il est certain que l’on a la sensation que le jeu ne révolutionne pas le genre et qu’en lieu de parier sur des chevaux, on parie sur des licornes. Les auteurs ont mis au point une mécanique aussi astucieuse qu’accessible qui change la donne et amène un bel équilibre entre hasard, programmation et jeu tactique. Un système de jeu qui se découpe en tours, eux-mêmes divisés en deux parties bien distinctes. La première partie est la phase de programmation.

LA PHASE DE PROGRAMMATION

Durant cette phase, les joueurs vont parier sur des licornes… mais pas que. En fait, le pari doit être bien réfléchi et le joueur peut agir pour mettre plus de chances de son coté… et des bâtons dans les sabots des autres. Pour ce faire, dans un tour de jeu, il dispose de trois actions et de plusieurs options. En commençant par le premier joueur (heureux possesseur d’une carotte du plus bel effet), les joueurs exécutent une action à chacun leur tour jusqu’à ce que tous aient effectués leurs trois actions.

Tout d’abord, un joueur peut parier sur une licorne et pas forcément celle dont il est propriétaire (oui, chaque joueur est propriétaire d’une licorne), il va donc miser une somme sur son (ou ses) favorie(s). Il peut la jouer gagnante ou placée dans les trois premières places. Evidemment, c’est le premier cas qui rapporte le plus. Le gain est calculé en fonction de la cote de la bête. Si on la joue placée avec succès, le joueur empoche le double de sa mise.

Comme type d’action, il peut également jouer une ou plusieurs cartes Magie parmi les cinq qui composent sa main. Certaines cartes sont positives, d’autres négatives. Pour jouer une carte, il la pose tout simplement (face cachée) dans le couloir où se trouve la licorne qu’il veut influencer.

Il peut aussi acheter une carte Contrat. Ces cartes Contrat on des effets permanents et rapportent souvent des points de Gloire.

Enfin, il peut choisir d’encaisser de l’argent ou de s’emparer du marqueur de premier joueur. Ou les deux.

En fait, ce dernier point n’est pas sans importance car les actions sont représentées par des tuiles. Quand un joueur choisit une action, il s’empare de la tuile et prive les autres joueurs de la possibilité d’exécuter la même action (à l’exception du pari et du gain de 10 po, deux actions toujours disponibles). Comme vous le devinez, il faut donc bien réfléchir à ses choix car certaines tuiles actions sont très intéressantes, comme la tuile action qui permet de « parier gagnante ou placée » une licorne et, EN PLUS, jouer deux cartes MAGIE.

Une fois que tous les joueurs ont effectué leurs trois actions, on passe à la phase Course

LA PHASE COURSE

On commence par retourner les cartes Magie et en appliquer les effets. Certaines cartes donnent un bonus de mouvement au départ, d’autres à l’arrivée, certaines cartes négatives ralentissent le déplacement des licornes, il y a des tas d’effets différents. Bref, c’est le chaos sur la ligne de départ ! C’est déjà très fun. Puis sonne la cloche et les licornes s’élancent !

Le système de déplacement est hyper astucieux de par sa simplicité. On utilise un deck de cartes. Le premier joueur retourne une carte qui indique, en rapport avec sa côte, le nombre de cases que la licorne va parcourir (on modifie cette valeur par les éventuelles cartes Magie). Une fois que toutes les licornes ont été déplacées, le premier joueur lance les dés spéciaux (les dés de sprints) qui donnent un petit aspect aléatoire en donnant un ou deux points de déplacement supplémentaires à une ou deux licornes. On procède ainsi jusqu’à la ligne d’arrivée, moment où l’on encaisse le gain des paris, en pièces d’or mais aussi en points de Gloire. De plus, si votre licorne arrive dans le tiercé gagnant, vous ramassez une petite somme bonus. A noter que plus un joueur à de points de Gloire, plus son niveau de vie augmente et (rançon du succès), il va devoir payer en fin de chaque tour une somme en pièces d’or pour entretenir son train de vie. Dans le cas où il ne pourra s’acquitter de cette dette, il peut faire un prêt auprès de la Pègre, mais gare s’il n’arrive pas à rembourser ses  créanciers peu fréquentables (avec les intérêts bien entendu) à la fin du jeu !

Au final, celui qui possède le plus de points de Gloire à la fin de la partie qui l’emporte !

L’AVIS DE G&P

Une phase de programmation bien calculatoire (mais pas prise de tête), une course fun et captivante mais non privé de sens tactique, voilà la recette de ce jeu de pari qu’est Unicorn Fever. Le jeu bénéficie d’une mise en place rapide, la mécanique, intuitive, est apprivoisée dès la deuxième partie, Unicorn Fever peut donc être sorti un dimanche après-midi, pour une partie impromptue avec des joueurs non initiés. Le seul point  de règle dont je n’ai pas trouvé de réponse est l’ordre d’exécution des cartes Magie quand leurs effets sont opposés. Nous avons opté pour une résolution dans l’ordre alphabétique (une lettre est imprimée sur chaque carte) – c’est somme tout logique. A ce système très plaisant, pensé pour tous les types de joueurs, on rajoute une cosmétique très sympa, une durée de jeu raisonnable et un prix vraiment accessible, et, au final, on obtient un produit qui mérite vraiment de figurer dans toutes les ludothèques.

VIDEO: L’UNBOXING

LA FICHE TECHNIQUE

Un jeu de plateau de Lorenzo Silva, Lorenzo Tucci Sorrentino
Illustrations de Giulia Ghigini
2 à 6 joueurs / 30 à 60 minutes / 10 ans et plus
Thèmes: Fantasy / Licornes
Mécaniques: Course / Programmation
Complexité: Tout Public
Matériel: 1 plateau de jeu, 123 cartes, 6 figurines de Licornes, 6 socles, 2 dés Sprint, 1 jeton Premier Joueur, 6 jetons Pari Gagnant, 6 jetons Pari Placé Anticipé, 6 jetons Pari Placé Tardif, 11 jetons Action, 81 jetons Gloire, 6 jetons Cote, 6 tuiles Propriétaire, 1 marqueur Décompte des Courses, 124 jetons Or et 1 livret de règles.
Editeur: Iello
Distributeur: Iello
Prix: 38,00€

Achetez le jeu!


Nicolas Lamberti

Nicolas Lamberti, journaliste et traducteur freelance, critique littéraire et réalisateur de télévision

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Une réflexion sur “Unicorn Fever: le test

  • Bonjour,
    Dans les règles il est précisé que quand on révèle les cartes magies joués sur chaque licorne, on élimine d’abord toutes les cartes portant la même lettre. Ces dernières sont justement les fameuses cartes aux pouvoirs opposés, elles s’annulent

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