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Faerie Noire: rififi, marioles et embrouilles

Salut les gonzes. Bon aujourd’hui je voulais bavoter Faerie Noire, un jeu du zig Fred Boot et d’un deuxième zig, Johann Krebs. Faerie Noire c’est de l’auto édition. A commander directement auprès du dealer. Bon, pas d’embrouille hein. Tout est légal, aucun risque de voir les schtars débarquer. Bon ceci étant dit,  si l’on causait du bouquin ?

ET bin, le bouzin est en format A5. Et je vais te parler de la couv’ rigide. Ouaih, je sais, il y en un en couverture souple. Donc le babilleur fait 150 feuilles avec une belle couv’ bien rigide et une reliure cousue. Ca c’est le top ! Le tout en noir et blanc…. Bah ouais, on n’est pas chez Spielberg ici, on ne va pas dépenser de l’oseille pour des trucs en couleur à la con. En tout cas, votre serviteur il l’a a la bonne, ce petit bouquin.

Et le contenu, on jacte de quoi ?

Alors tu vois on parle surtout des rejetons, on va aussi appeler les Marioles… Kezcequekique ça ? Alors les Marioles ce sont des bestiaux, des créatures, des trucs pas humain qui sont apparus chez nous il y a pas longtemps.
– Comment ?
– Bah, tu vois, on s’en tape comme de son premier surin … Ces Marioles, c’est des orcs, des elfes, des hobbits, des nains, et des.. euuhhh « tiefling » ??? Ouais. Bah, ici, on les appelle des Gravos, des Pointus, des Nabots, des Galibots et des Dahus … Et tout ça dans notre belle société après-guerre.
– C’est comme Shadowrun !
– Bon, écoute le môme, quand les grandes personnes causent, tu fermes ton claque-merde. Non, pas comme Shadowrun, parce que là on est dans les années 50. De l’Audiard, du San Antonio, et des mélodies en sous-sol. Ca fleure bon les mandales, les gnons et les trucs un peu plus sévères quand il y en a qui trainent un peu trop leurs groins dans nos affaires. Ok ? Et les rejetons ne sont pas bien acceptés par le bon peuple baguette et galurin. Du coup, il a fallu s’organiser. Entre nous. Tu vois ce que je veux dire ?
– Ouais, donc, bon, c’est le milieu. Les Affranchis, quoi …
– Toi, tu vas entrer dans la peau d’un des Marioles. En plus de leur race, tu vas devoir avoir un gagne-pain. Bah, ouais, quoi ! Arrête de me regarder avec des yeux ronds d’un charolais égaré ! Va bien falloir que tu gagnes ta croute, parce que la, tu vois c’est pas mère Theresa ! Alors va falloir choisir ton gagne-pain !
– Mais arretttte …. Je ne sais pas quoi faire … Tu te fous de ma gueule !

Ici tu peux être

– Le Gorille.  Celui qui fourre des bourre pifs en pleine poire.
– Le Porte-flingue. Un type t’a manqué de respect ? Tu l’appelles …
– La Femme fatale. Ouais, bah range ta langue, sinon, elle va te faire cracher tout ce que tu as. Oh ! NON ! Crétin, je cause pas de ça !
– Le Taulier. Non, MAIS PUTAIN TU LE FAIS EXPRÈS ? Non, c’est pas Johnny ! C’est le type qui possède le bastringue…
– La Maquerelle. Bonjour mademoiselle, au revoir madame…
– La Détective. Alors c’est le fouille merde, ou la fouille merde, comme tu veux, je fais pas de différence.
– Le Flic. Il a choisi la truanderie républicaine plutôt que celle des affranchis. C’est triste.
– Le Baveux. Lui, tu vas en avoir besoin si tu passes devant le juge. IL va défendre tes miches. Bon, va falloir lui filer de l’oseille, hein ! C’est pas l’armée du salut !
– La Sublime déglinguée. Une gonze artiste, militante etc. Elle attire les emmerdes.
– Le Toubib. Si tu prends un pruneau appel le toubib. Il va t’arranger ça.
– La Mécano. La reine de la clef de 12 !
– L’Aristo. Un type de la haute.
– Le cave. Le michton de chez madame Mado.
– La taularde. Après avoir pris 10 piges, le retour aux affaires.
Et voilà, tu vois il y a que quoi faire.

Comment ca se joue ce truc ?

Alors, tout se joue avec un jeu de cartes ! Ouais, ouais, je sais. J’t’ai dit que les jeux de cartes dans le jdr ça me fout des boutons comme sur le cul d’un michton. Mais, là, le thème s’y prête.

Donc la combinaison de la race de ton rejeton et de son gagne-pain va te donner ses caractéristiques. Oh, même le quidam de saint Martin peut comprendre? Il y en a 4 :
– La jactance. C’est comment tu causes, comment tu as des beaux habits. Tiens va voir mon couturier… Non ne me remercie pas.
– Le punch. Ça c’est comment tu fourres des bourres pifs. Un peu comme monsieur max un soir d’énervement.
– Le Brio. Ça, c’est le doigté, comment tu te démerdes avec tes paluches. Si tu as des saucisses de francfort ou si tu es un virtuose du clavier.
– La baraka. J’ai connu un type qui en étais bourré, un stock de mitrailles en pleine poire. Et rien ! Le type rigolait quand la fumée est partie.

Voilà. A chaque carac est attribuée une couleur de cartes : Coeur pour la jactance, Pique pour le punch, Carré pour le brio, Trefle pour la baraka. Les valeurs vont de Moucheron (1) à Cador (5).

Au début du jeu, la Fatalité, le maitre de jeu, va te filer 5 cartes. Ces 5 cartes vont te servir pour envoyer la sauce. C’est aussi tes points de vie. Si ton niveau de carac est supérieur à la difficulté que cette salope de fatalité te donne, alors ton action est réussie. Si t’as pas assez, il va falloir te surpasser. Pour ça tu tires deux cartes de poker. Si tu tires des cartes de la couleur de ta carac ça te donne un bonus. Du coup, tu peux réussir là où tu te serais vautré comme un annuaire. Et comme t’es un rejeton – en fait t’es pas tout à fait d’ici hein ! – t’es pas comme les humains, et ben tu peux envoyer la sauce. Donc, là, va falloir faire des figures de poker avec ta main. Paire, Brelan etc.

Et, là, ça va te donner des gros gros bonus, de quoi te lever au-dessus de la fange. Genre, un full ça va te donner +4. Et là on met le pied dans le surnaturel, l’exploit du cador… Bref, je dis : Monsieur. Ça peut aller jusqu’au surnaturel : le gravos qui soulève une bagnole avec ses pognes ; la dahue qui t’ouvre une porte dans le mur….. Ouais, tout ça. Mais bon, ma pauvre dame, rien n’est gratuit. Du coup tes cartes qui ont fait la figure, elles partent à la poubelle, à la maison mère …

Et comme tes cartes, c’est tes points de vie, bah t’en perds autant. Capich ?

Alors la Fatalité, si elle est en joie, elle peut t’accorder de regagner des cartes si elle trouve que ton coup de sang a fait avancer l’histoire. Mais ça c’est elle qui fixe le tarif, comme la mère maquerelle à l’entrée du lupanar.

Ah, ouais, j’oublie. Si t’es pas plus con que la moyenne comme disait le Sicilien, tu vas pouvoir préparer ton coup. Comment ? Bah c’est simple, les marioles peuvent s’échanger des cartes. Préparer le casse. Le plan qui se déroule sans accrocs.

Tout va se jouer comme ça. Et ton serviteur il trouve ça cool. On aborde les combats quand ça tourne sévère et qu’on dépasse le bourre pif. La on sort l’artillerie, les flingues de concours. Mais faut compter ses abattis, parce qu’a chaque fois que tu prends des pruneaux, tu perd une carte. Et si t’en as pu tu termines au père Lachaise avec tes marmots et ta régulière pleurant sur tes miches.

Les poursuites en bagnoles, ça peut aussi tourner au vinaigre. Alors faut mieux avoir un as au volant et éviter la place du macchabé.

Et même si tu te fais serrer par les bleus, on voit ce qu’il t’arrive en tirant une carte. Ça peut aller de quelques mois au frais jusqu’à perdre la tête sur la place de grève…

L’AVIS DE GUERRE & PLOMB.

Alors si tu aimes le verbe haut, les gitanes dans une réunion de messieurs, les chapeaux mous et les flingues de concours, Faerie noire est fait pour toi ! Le bouquin et d’excellente qualité pour à peine plus qu’un paquet de clope. C’est une très belle découverte pour moi. Et ce que j’ais pas dit, c’est qu’il y a un scénar. C’est pas beau ca ! ?

Le truc qui coince un peu : même si le livre te cause des marioles, un peu de leur société, il manque quand même un peu de matière à tout ça. Comment les rejetons se fondent dans la société, leur place etc. On a déjà quelques pistes dans le livre et ça a pas l’air jouasse.

Le ton du livre est 100% dans le thème. Chaque ligne est un régal de lecture, et surtout on nous annonce déjà « La république des marioles ». Ouais, le truc qui va nous dire tout ce que l’on veut savoir, le setting, le jambon dans le pain, le supplément poulet dans la salade césar !

Bref, moi j’adore, alors allez jeter un œil à ce jeu qui fleure bon les années 50, les Tontons Flingueurs mais avec des Gravos et des Galibots.

J’ADORE

FICHE TECHNIQUE

FAERIE NOIRE

Un jeu de rôle de Fred Boot et Johann Krebs
Auto-édité
Matériel: livre de 160 pages N&B au format A5 présenté sous trois formats:
Le format luxe : couverture rigide finition soft touch, reliure à dos carré cousu, papier 135g/m216€
Le format classique : couverture souple, reliure à dos carré collé, papier 115g/m2 . 8€
Le PDF disponible sur la plateforme itch.io5€

Frederic Sapp

Vieux grognard du jeu de rôle, chroniqueur passionné, fan de Dungeons Crawl Classics mais pas que...

Frederic Sapp

Vieux grognard du jeu de rôle, chroniqueur passionné, fan de Dungeons Crawl Classics mais pas que...

Une réflexion sur “Faerie Noire: rififi, marioles et embrouilles

  • Merci et bravos pour cet article et sur ce style désuet mais Audiard ne le sera jamais. J’aurais presque envie de me refaire un bon vieux film noir.
    Pour la mécanique de jeu, pourquoi pas? Je jouerai volontiers à cet ovni rolliste

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