PRÉSENTATION
Monsterhearts, un jeu de rôle queer d’urban fantasy et d’horreur
Monsterhearts est un jeu de rôle queer écrit par Avery Adler qui se situe aux croisements de l’urban fantasy et de l’horreur.
Les joueurs y incarnent des lycéens à fleur de peau qui vivent des histoires intenses mêlant conflits interpersonnels, triangles amoureux, pulsions mal maîtrisées et trahisons.
Ces personnages ont aussi un secret. Ce sont des monstres : Vampires, Loups-garous, Fantômes, Fées, Sorcières et bien d’autres encore.
Face à un corps qui les trahit doublement et à des envies qu’ils ne soupçonnaient pas, ces adolescents imparfaits et fascinants essaient de vivre leur vie malgré les épreuves. Il sont confrontés à la fois à leur propre confusion, à cette saleté de devoir de mats qui approche, aux injonctions permanentes de ceux qui se croient meilleurs qu’eux et à leurs propres instincts qui leur hurlent de tout envoyer chier.
Monsterhearts vous propose de jouer des aventures à l’ambiance proche de celle que l’on peut trouver dans des séries comme Buffy, Teen Wolf, Misfits, Vampire Diaries et Riverdale, ou dans des films comme Carrie, Dangereuse Alliance, Ginger Snap, Jennifer’s Body, The Faculty ou Twilight.
Le volume indispensable pour jouer à Monsterhearts
Monsterhearts : Volume 1 concentre tout ce qu’Avery Alder considère comme « le cœur de l’expérience ». C’est donc le seul livre indispensable si vous voulez jouer à Monsterhearts. Vous y trouverez les règles, des conseils et outils pour créer votre campagne, animer les parties, gérer leur intensité, et quelques astuces pour vous approprier le jeu.
Il comprend également les 10 mues de base : l’Âme damnée, le Fantôme, la Fée, la Goule, le Loup-Garou, le Mortel, l’Ombre, la Reine, la Sorcière et le Vampire.
GALERIE
L’AVIS DU STAFF
Un jeu atypique sur un thème d’actualité ⭐⭐⭐ (L’article complet de Nico)
Au final, Monsterhearts est un jeu de rôle très particulier qui nous mets face à nos préjugés et à nos certitudes, notamment pour ce qui touche à la notion de genre. C’est assumé car c’est le but recherché par Avery Alder, une conceptrice de jeux canadienne qui se revendique du mouvement queer. Une partie peut donc générer des situations délicates, émotionnellement éprouvantes, voire malaisantes. Evidemment, cela reste un jeu et tous doivent en avoir bien conscience, à commencer par le MC (Maître, ou Maîtresse, de Céromonie), titre désignant le meneur de jeu. Cependant, si la bienveillance doit rester de mise, on peut ressortir d’une séance un peu ébranlé. Les auteurs conseillent d’ailleurs de bien « digérer » une partie avant de rempiler.
Problèmes de cœur ⭐⭐⭐⭐ (L’article complet de Julien)
J’aime beaucoup Monsterheart 2. Cette version française comble son manque de moyen avec une grande police (ce qui m’a fait plaisir), une écriture de qualité et une structure réfléchie qui rend le livre facile à lire et à comprendre – avec un texte qui va droit au but. Les actions et caractéristiques sont super bien choisies et les mues intéressantes. Maitriser un scénario est vraiment une expérience intéressante et je pense qu’il faut absolument mettre à contribution les joueurs, notamment si vous faites jouer en faculté.
Les illustrations sont ok. L’écran est réussi et le supplément assez chouette. Le tout coûtant 60€. Ce qui est peu quand on voit le prix en hausse de la plupart des JDRs de nos jours. Alors oui, c’est en noir et blanc et la qualité du papier n’est pas folle mais, c’est bien le seul reproche technique que l’on peut faire à ce livre qui est, selon moi, très satisfaisant.
Je ne saurais, par contre, que trop conseiller de bien différencier queer/woke et LGBTQIA+ friendly. Monsterhearts 2 obéit à ce second cas de figure. Rien n’incite à jouer des personnages woke/queers car l’adolescence est déjà assez difficile comme ça et propose déjà son lot de défis. Je met donc un bon 4 étoiles sur 5 à ce jeu qui est selon moi un bon PbtA, un bon propos sur l’adolescence, bien écrit, avec un fort potentiel.
FICHE TECHNIQUE
Titre: MONSTERHEARTS, VOLUME 1
Titre original: Id. (Buried Without Ceremony – 2013)
Œuvre: MONSTERHEARTS
Thème(s): Contemporain / Horreur / Queer
Type: Livre de base
Mécanique: Powered by the Apocalypse
Complexité: Initié (averti)
Création et rédaction: Avery Alder
Illustration de couverture: Jérémie Morán
Illustrations: Jérémie Morán, Fabrissou, Silent Matt Psychedelic, Josh Lee, Harker School Staff Photographer, David Blair, Montyred, Jon Ridinger
Traduction: Sélène Tonon, Coralie David, Jérôme Larré
Matériel:
– Livre de 300 pages au format 18,2 x 25,7 cm en N&B à couverture rigide
Edition: LAPIN MARTEAU
ISBN: 978-2-490590-22-9 (juillet 2024)
Prix moyen constaté: 40,00€
LES AVIS DES INTERNAUTES
Queer, sex and fangs
Monsterhearts est certainement mon jeu de rôle préféré. Premier jeu joué en ligne en 2015, mais aussi premier JDR me proposant de jouer des situations matures intéressantes et sensible.
Pour résumer le jeu, je dirai que c’est à la fois un jeu d’horreur dans le sens gore / tripaille / body-horror et un jeu d’horreur sociale ( trouver son identité, le regard des autres, leur violence, etc.). Dans Monsterhearts (MH), nous jouons des adolescents en proie à la terreur, à la confusion, à la solitude. Tous ces aspects déplaisants propres à l’adolescence : les corps qui changent, des situations sociales complexes au lycée ou dans la famille, des histoires d’amour et d’amitié faites de promesse, de trahison et d’impulsivité. Mais en plus de cela, nos personnages sont secrètement des monstres, des vrais : des vampires, fantômes, loups-garous, goules, sorcières, morts-vivants, etc..
Cette monstruosité est bien plus qu’une esthétique qui amènerait le jeu vers un côté comique ou fantasy : c’est tout le contraire. Monsterhearts, ce n’est pas Buffy contre les vampires. Leu nous confronte à de l’horreur personnelle. Avec la puberté en allégorie. La monstruosité des personnages embrasse tous les thèmes de l’adolescence pour nous offrir un jeu oscillant entre drames, moments forts et intimes, découverte de soit, de son identité et exploration de nos sexualités. Pensez à votre série ou film préféré de teenagers ou de bitlit, avec des thèmes adultes et matures ( ou prenez simplement Ginger Snaps dont l’autrice Avery Alder dit s’être beaucoup inspirée).
Tout cela fait de MH un jeu qui n’est pas pour tout le monde. Mais si on croque la pomme … difficile de décrocher tellement les mécaniques du jeu sont au service de l’histoire et du plaisir de jouer.
Le jeu est ouvertement queer et c’est un point essentiel mis en avant par Avery Alder dans cette seconde édition : la quête d’identité de nos personnages qui chercheront à comprendre qui ils sont en s’ouvrant à tout type d’expériences, d’émotions, notamment dans leur sexualité et leurs amours. Ce thème de la sexualité est un élément important du jeu et un personnage s’identifiant comme hétéro en début de partie aura mille occasions de questionner cela – et le jeu explique clairement que les joueurs devront s’attendre à être surpris par ce que leurs personnages expérimenteront. Le jeu pose également clairement les principes importants sur comment jouer le thème de la sexualité dans un jeu de rôle : rien n’est imposé, les joueurs auront toujours leur mot à dire sur ce que font leur personnage, ce qu’ils ressentent, ce qu’ils refusent – le consentement est primordial et inscrit dans les règles du jeu. Des gardes fous comme des fondus au noir sont là. Et les personnages peuvent également tout à fait être asexuel, c’est à dire ne ressentir aucune attirance sexuelle pour quiconque.