Paper: La critique
175000 parties jouées sur BGA. Une presse dithyrambique, des auteurs très connus et visiblement contents de leur collaboration. Une DA de plage avec des photos de bouts de papiers pliés. Je devais passer mon chemin mais pris séparément, chaque élément me parle.
Je vis à 100m d’une plage. J’origamise mes boites de jeux depuis longtemps. Je valide la plupart des jeux de chacun des auteurs et je ne suis pas daltonien.
Bref j’ai acheté ce jeu et bien m’en a pris. Nous avons affaire à une perle ludique.
Ce jeu de plis de 2 à 4 joueurs mélange astucieusement les mécaniques de collections, de stop ou encore , de vol de carte et d’atouts surpuissants pouvant faire basculer les scores. Expliqué en trois minutes et compris en quelques manches qui durent moins de 10 minutes.
La mise en place est d’une épure incroyable. Une pioche, deux défausses, aucune carte en main.
A son tour on peut soit prendre une carte sur une des deux défausses ou en prendre deux faces cachées de la pioche pour n’en garder qu’une en reposant la deuxième sur une des défausses. Voilà.
Le but est d’accumuler suffisamment de points, 7 au minimum pour avoir le choix de déclencher la fin de manche. Si le joueur le décide en pensant avoir le plus score il annonce « une dernière chance » pour gagner plus de points mais en perdra si il s’avère que son compte est inférieur. Le twist réside dans ce cas , de miser sur son résulta sachant que les autres joueurs vont avoir un dernier tour pour déclencher parfois toute une série de combos qui renverseront souvent les prévisions de points adverses.
Les retournements de situations sont continus et apportent une tension et un plaisir sans cesse renouvelé.
Chaque carte sert pour plusieurs niveaux de comptage. Les paires rapportent un points. Des cartes se collectionnent pour faire grimper leurs valeurs. Des bonus additionnent certains symboles en main. Enfin les sirènes au nombre de quatre peuvent faire gagner la partie si un jour les possède ou ajouter les points de la plus grande série de carte de la même couleur.
Les paires ajoutent des pouvoirs lors de la pose. Rejouer, repiocher, prendre une carte d’une des défausses ou voler une carte. Cette dernier fourberie apporte une interaction et une ambiance folle. On peut jouer seul dans son coin ou être agressif et tenter de piquer la sirène que nous pensons qu’ un joueur possède.
Les manches s’enchaînent jusqu’aux 30 ou 40 points de fin de partie selon le nombre de joueurs. Pour une table un peu énervée, 20 minutes suffisent pour tuer la partie et que les perdants exigent une revanche.
Je commencerais pas un satisfecit devant l’approche environnemental de Bombyx. La boîte tient dans la paume de la main. Pas de vide pour gagner artificiellement de la visibilité en boutique.
Ensuite il faut saluer l’Utilisation sous licence du code ColorADD qui permet aux daltoniens d’identifier les couleurs.
Enfin un format qui s’emmène partout pour être joué avec n’importe qui quelque soit son niveau n’importe ou sur un coin de table.
Certes le hasard d’un jeu de pioche peut apporter de la frustration mais le chaos qui en découle est la base du plaisir qu’il procure. Aucune vraie chance de voir sa stratégie aboutir donc il faut accepter de poser son cerveau et de se laisser surprendre.
Pour moi je le qualifierais presque comme un jeu d’ambiance. Aucun score n’est sûr. Tout est possible. Les crasses commises peuvent se retourner contre vous et enfin les sirènes rajoutent leur dose de surprise.
Pour ceux qui vont adhérer, une vraie boulimie de parties. Pour les autres, une jolie galerie d’origamis pour 10,95€
Un jeu de cartes deBruno Cathala, Théo Riviere
Illustrations de Lucien Derainne, Pierre-Yves Gallard
2 à 4 joueurs / Environ 30 minutes / 8ans et plus
Thème(s): Océan
Mécanique(s): Gestion de main, prise de risque
Matériel: 64 cartes, livret de règles
Complexité: Tout public
Éditeur(s): Studio Bombyx
Prix moyen constaté: 10,95€