D100 Dungeon est un jeu de plateau « roll &write » auto publié par Martin Knight. C’est un jeu solo mêlant des ingrédients de dungeon crawling et de règles du type « jeu dont vous êtes le héros ».  Chaque séance consiste en l’exploration d’un donjon, l’aventurier devant atteindre un objectif défini par sa quête au début du récit. La version actuellement commercialisée est la version 3, composée de trois livres et accompagnée de plusieurs suppléments, la version francisée, librement téléchargeable ici, est une version1.3, qui permet de se familiariser avec les règles… et bien plus.

Pour jouer, il vous suffit d’un crayon, de quelques feuilles de papier, d’un d6 et d’un d100. En plus, bien sûr, du premier livre qui inclut les règles de simulation et de création du personnage.  A travers ce système hybride composé de tables de résolution, de maps et de références chiffrées, Martin Knight pose les principes d’un véritable jeu de rôle à l’ancienne, avec des quêtes à accomplir et un système de création et d’évolution du personnage par niveau (choix de races, de classes, tirage de caractéristiques, choix de compétences, calculs de bonus et de pénalités), une progression qui se produit que vous réussissiez ou pas votre quête.

Fiche de personnage de la version 3

UN JEU D’EXPLORATION OUVERT ET IMMÉDIAT

D100 Dungeon est un  jeu d’exploration ouvert et immédiat. Aussi, vous devez reporter sur une feuille de papier la carte du donjon au fil de son exploration, à la fois pour mémoriser votre différentes actions mais aussi pour reprendre sans peine votre aventure si vous devez interrompre la partie en cours. Pas de souci, l’exercice est facile et même agréable (une sorte de madeleine de Proust) pour les plus anciens qui ont vécu l’époque où l’on devait faire de même pour trouver son chemin dans les jeux vidéo de type dungeon crawling (Eye of the Beholder et autres produits Westwood Studios et SSI).  Pour ce qui est du choix, on est devant un jeu qui va vous occuper pendant de longues heures.  En effet, pas de moins de cinquante quêtes, de difficultés variables, sont proposées dans ce livre de 76 pages pour la version 3 (vous trouverez également une feuille de personnage vierge et un feuille quadrillée pour dessiner vos plans).

Une partie est découpée en tours de jeu, à la manière des rounds de combat dans les jeux de rôle. Vous vous déplacez dans une nouvelle salle, tirée sur une table aléatoire, vous allez y faire éventuellement une rencontre, vous décidez de fuir ou d’engager le combat. Le livre est excellemment bien organisé, avec un récapitulatif des tableaux de résolution et les références utiles qui figurent en fin d’ouvrage. Quand vous vous déplacez vers une nouvelle pièce, vous lancez les dés sur une table pour identifier la nature de la salle, et pour ensuite la dessiner. Selon le score obtenu, vous allez peut-être effectuer un jet de dé pour une rencontre ou un évènement. Ensuite, vous pourrez fouiller la pièce pour éventuellement y dénicher des objets. Cela nécessite également un jet de dé.

La couverture de la version française

Passons au moteur de simulation. Les connaisseurs vont y voir une inspiration dans le mode avancé du Basic RolePlaying utilisé pour RuneQuest. Les combats sont résolus à partir de jets de d100. Pour le héros comme pour les monstres, vous lancez le d100 pour vérifier si vous touchez l’adversaire puis, si c’est le cas, vous effectuez un deuxième jet pour localiser la blessure, l’endroit touché influant sur l’importance de la blessure. Si le monstre touche votre héros à un endroit où il porte une protection, les dégâts seront minorés, au prix d’une baisse de la durabilité de l’équipement. Il est donc très important d’investir dans des pièces d’armure. A noter que le butin récolté sur le monstre dépends à la fois de la difficulté de la quête et du niveau du héros. En conséquence, n’imaginez pas trouver un objet intéressant, voire un objet de quête, en tuant des monstres trop faibles. Pour les tests de compétence, c’est le même principe et, comme pour les caractéristiques, si vous obtenez un succès avec un jet inférieur ou égal à 10, vous pouvez cocher cette compétence pour tenter plus tard de l’améliorer.

L’un des systèmes les plus riches du jeu est celui de la progression par palier. Quand on a coché un nombre suffisant de cases dans une caractéristique ou une compétence, on augmente cette dernière de +5. Il est en effet nettement plus poussé que celui que l’on trouve dans les livres dont vous êtes le héros et se rapproche de celui des jeux de plateau de type dungeon crawling  les plus évolués et des jeux de rôle.

L’AVIS DE G&P

Au premier regard, D100 Dungeon peut apparaitre aussi austère que complexe. Ce sentiment peut même être confirmé quand l’on feuillette ce livre qui regorge de tables et de références ad nauseam. Cependant, dès le début de la lecture, l’on se rend compte que l’ensemble est excellemment structuré et qu’il permet une entrée en douceur dans le jeu. Et, au final, l’on réalise que si le jeu demande un peu de rigueur dans son déroulement, le gameplay est intuitif et même agréable, voire fun (si on aime les chiffres).  L’on prend alors un grand plaisir à dessiner son plan de donjon, à faire évoluer son personnage, à tenter de remplir ses quêtes. A noter que le jeu à l’avantage de pouvoir être joué n’importe où, dans les transports en commun, sur un coin de table, et qu’il est facile de faire une pause pour reprendre la partie plus tard.

D100 Dungeon, c’est vraiment un jeu très amusant. Un jeu que l’on peut sortir dès que l’on a un moment de libre pour le mettre en pose et reprendre sa partie plus tard. L’on a vraiment le sentiment d’être dans un jeu de rôle solo complet et bien construit. Le seul reproche que l’on pourrait faire, c’est l’importance de l’aléatoire. Tout est résolu à coups de lancers de dés. Alors, on peut certes optimiser ses chances, mais reste que cet élément est apte à repousser certains joueurs. Perso, je suis fan.

Enfin, cerise sur le gateau, le succès de la version PNP de D100 Dungeon a encouragé Martin Knight à developper sa création. Cette version 3, qui n’est hélas pas disponible en français, consiste enune belle gamme qui propose des règles supplémentaires (The Adventurer’s Companion, The Dragon Armour et The Lost Tome of Extraordinary Rules), une campagne (The Dragons Return), un générateur de monde (World Builder) et un setting (The world of Terra).

GÉNIAL!

FICHE TECHNIQUE

D100 DUNGEON v3

Un jeu de Martin Knight
1 joueur / Environ 60 minutes / 12 ans et plus
Editeur: MK GAMES
Matériel: livre de 76 pages au format A4 à couverture souple ou rigide
Site internet: D100 Dungeon, le groupe de la communauté francophone
Boutique: https://www.drivethrurpg.com/product/244214/D100-Dungeon
Prix: 13.0€ (pdf), 17,76€ (physique à couverture souple), 21,32€ (physique à couverture rigide)

Nicolas Lamberti

Nicolas Lamberti, journaliste et traducteur freelance, critique littéraire et réalisateur de télévision

Nicolas Lamberti

Nicolas Lamberti, journaliste et traducteur freelance, critique littéraire et réalisateur de télévision

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