L’ennemi dans l’ombre est la première partie de la campagne L’ennemi intérieur pour la quatrième édition de Warhammer Fantasy Role-Play, publiée en français chez Khaos Project.
Oublions tout de suite la malheureuse aventure de la première traduction, cette fois-ci c’est du tout bon. Et, de plus, la campagne de L’ennemi intérieur fait partie de ces scénars mythiques, qui auront marqué l’histoire du jeu de rôle.
L’ennemi dans l’ombre se trouve être la nouvelle mouture de la Campagne impériale, sortie en 1989 pour accompagner la première édition de Warhammer Fantasy Role-Play.
Cette nouvelle édition est désignée (un peu pompeusement) sous le terme ‘Director’s cut » et elle se voit complétée par un deuxième volume : L’Ennemi dans l’Ombre – le Compagnon. Nous verrons plus tard ce qu’apporte ce Compagnon, mais dans un premier temps restons sur le scenario.
L’Ennemi dans l’ombre est le premier volet d’une campagne bien plus imposante, constituée de cinq volumes. Ces cinq volumes sont :
– L’ennemi intérieur
– Mort sur le Reik
– Le Pouvoir derrière le trône
– Le rat cornu
– L’empire en ruine
L’ennemi intérieur est originellement composé de deux scenarios. Erreur sur la personne et Ombres sur Bogenhafen. Vous allez donc débuter comme de simples hommes du peuple à la recherche de fortune et surtout d’emmerdes…
L’ensemble est divisé en neuf chapitres pouvant faire office du même nombre de petites sessions de jeu. Le tout tient sur 117 pages. En appendice est inclut un Guide de Bogenhafen, avec ses dirigeants et la description de la ville, et en toute fin des aides de jeux. De magnifiques aides de jeu en couleur ! Que j’aimerais trouver en téléchargement afin d’éviter de péter la reliure du livre. Pour l’instant je n’ai rien trouver allant dans ce sens.
C’est le premier scenario. Je le qualifierais comme un scénario de découverte du Vieux Monde. Ou, en tout cas, on y découvre ce qui se trouve, et se trame, à plus de quelques lieux de votre campagne d’origine.
– On va donc y trouver des tavernes ou l’on peut donner des gnons. (Je déconseille d’y foutre le feu, les patrouilleurs peuvent être féroces.).
– Une promesse de devenir rapidement un homme riche. Une opportunité à saisir.
– Un petit détour par Altdorf la capitale impériale, ses ruelles sombres, ses lieux de plaisir et la mort qui rode.
– Un petit tour en bateau et des complications.
Cette première partie est somme toute absolument classique mais elle a le gros avantage de se familiariser avec l’ambiance particulière du vieux monde. A mes yeux, Warhammer n’est pas du médiéval fantastique, mais de la renaissance fantastique. On y vit donc des moments d’échanges de gnons et du bourre-pif, avec des voyages dangereux et des cités crasseuses. Toutefois, pour ce qui est du développement du récit, on peut lui reprocher une linéarité. Et c’est donc au MJ de faire en sorte que cela se ne fasse pas trop ressentir.
On apprend (du moins c’est mon cas) que ce titre est un hommage que les auteurs ont voulu rendre à Lovecraft et ses Ombres d’innsmouth. Cette deuxième partie est une enquête urbaine. Sous fond de fête foraine médiévale, avec ses exhibitions de monstres, ses jeux, son marché aux bestiaux etc. …
– Cela nous mène à la conclusion du premier scénario
– La découverte de Bogenhaffen et de sa Schaffenfest réputée a des lieux à la ronde. Une ambiance unique
– La découverte d’un truc qui pue à Bogenhaffen. Et non ce n’est pas la bouse de troll qui traine
– Un final qui peut tourner à la catastrophe totale.
Ce scénario, comme je le disais d’enquête urbaine, comporte des PNJs haut en couleur, avec la présence d’une fête médiévale qui, à elle seule, peut amener des heures et des heures de jeu, et une intrigue qui entraine les personnages dans une situation dramatique.
Si vous connaissez la Campagne impériale, L’ennemi dans l’ombre ne va pas vous apporter grand-chose. C’est en effet une reprise de 90% des textes originaux et adaptés pour la quatrième édition. Toutefois, on peut noter ca est là quelques changements ou précisions qui gomment quelques défauts de l’ouvrage d’origine.
Plusieurs choses que je trouve vraiment chouettes dans cette édition.
– Les rumeurs. Un tas de rumeurs sont proposées au meneur de jeu. Vraie, fausse ou soumises à son interprétation.
– Les dessins en noir et blanc des PNJs. Je trouve que ces illustrations sont vraiment très élégantes et très inspirées.
– Les options. Ces options sont disséminées un peu partout dans le livre. Des options donnant de nouvelles idées concernant un personnage, changeant son rôle par exemple. Des options à saisir ou pas, selon vos envies.
Au final, L’ennemi intérieur compose une base solide qui va introduire les personnages au coeur une aventure épique qui va se développer avec les volumes suivants.
Ceux qui possèdent la Campagne impériale remarqueront tout de suite la reprise d’une illustration pour la couverture. Un poil sombre pour ma part.
Alors tout d’abord, je ne partais pas franchement conquis par l’idée d’un compagnon pour compléter les deux scenarios de L’ennemi dans l’ombre. Et bien … Vérole de moine, je me trompais. Je m’explique.
Le compagnon fait 110 pages, découpés en 12 chapitres.
On commence par les commentaires des auteurs et ce qui est appelé « easter eggs » dans le chapitre 1. Bon. C’est sympa. Pas essentiel, mais sympa. On apprend comment les noms ont été inventés. Le texte est ponctué d’anecdote.
Ensuite nous avons 5 chapitres qui, eux, sont très intéressants.
– Une plongée dans l’empire, ses provinces, les électeurs les impôts etc.
– Les routes les chemins de l’empire, ses relais.
– Les montures, les vitesses de voyages.
– Les voyages et ses rencontres, la météo, les étapes.
– Toujours dans le cadre des voyages sur les routes impériale, es patrouilleurs les postes de péages.
Ces cinq chapitres fournissent d’excellentes informations sur les voyages au sein du Reikland et de l’empire en général. Plus qu’un ajout a L’ennemi intérieur c’est tout un tas d’info qui vont pouvoir servir pour tous les scénarios.
C’est un livre vraiment bien foutu, joliment illustré et très compréhensible. De mauvaises langues vont me dire que cela était déjà présent dans la première édition. Sans passer par l’achat d’un compagnon. Et il n’aura pas tort. Mais on trouve quand même ici quelques nouveautés.
Le chapitre 7 de ce compagnon, intitulé Toutes les routes mènent à Bogenhaffen est certainement le plus intéressant.
En effet il présente une vingtaine de PNJs. détaillés et intéressants. Vous pouvez les glisser dans n’importe lesquels de vos parties. Et pour chacun d’eux, un encart vous donne la manière de les intégrer dans la campagne de L’ennemi intérieur. Un excellent ajout avec à chaque fois une super illustration. Il y en a pour tous les gouts : du chasseur de prime aux marchands en passant par des entremetteurs ou des mendiants. C’est vraiment très chouette. J’aime beaucoup.
Les deux chapitres suivants s’attaquent à développer les mutants au sein de l’empire. Comment créer une société mutante, et l’intégrer dans vos parties. Le culte chaotique de la main pourpre est également développé, donnant de nombreuses informations qui sont absentes dans la campagne. Avec de nouveaux sorts et de nouvelles horreurs.
Je passerai sur le chapitre 10 fort de… deux pages. Une rencontre à placer lors des voyages. Bof, je n’en vois vraiment pas l’intérêt. Heureusement l’ouvrage se termine par deux dernières parties beaucoup plus intéressantes :
– L’affaire du joyau caché. Un scénar complet à placer dans votre campagne ou à jouer en one shot.
– Le carnaval de pandémonium. Une caravane qui ferait frémir plus d’un repurgateur de l’empire. Un Dolto qui expose des hommes bêtes. Totalement illégal dans l’empire. Comment fait-il pour ne pas être brulé sur la place publique ? Une rencontre intéressante qui peut amener des idées de scénars sympa.
L’ennemi dans l’ombre n’est pas une révolution. C’est la réédition complète de la Campagne impériale. Pour ceux qui l’on déjà en V1, l’achat n’est pas, à mon avis, nécessaire. Mais pour ceux qui ne la connaissent pas, c’est l’occasion de la découvrir dans cette version pour la V4 de Warhammer Fantasy Role-Play. Quelques petits problèmes de la campagne originale ont été corrigés, quelques rencontres un peu plus développées. Des idées pour le MJ ajoutées.
Elle a les mêmes qualité et défauts que son ancêtre. Parfois dirigiste, elle garde une saveur particulière dans le monde de Warhammer. Elle ouvre une porte sur une campagne épique que, je pense, tout meneur de jeu de Warhammer Fantasy Role-Play se doit de posséder.
Quant au Compagnon, je le trouve très intéressant. Sa galerie de PNJs est pour moi une vraie réussite. Il fournit également les informations sur l’Empire et sur son environnement que ne donne pas le livre de base.
Cette édition est une réussite et j’attends avec impatience Mort sur le Reik qui ne devrait pas tarder à arriver. En mars, je crois.
PS : l’intérêt de la version Collector est quant à lui plus que discutable. Même contenu à part des aides de jeux imprimés et un coffret pour ranger les deux ouvrages.
Je dis pourquoi pas, mais au double du prix de la version « simple »… Là, je passe mon tour.
Conception et écriture originelles: Jim Bramba, Graeme Davis, Phil Gallagher, Andy Law, Dominic McDowall
Director’s Cut: Graeme Davis
Illustrations: Mark Gibbons, Daniel Kovacs, Andy Law, Victor Leza, Sam.Manley, Janine van Moosel, Clara-Marie Morin, JG O’Donnoghue, Scott Purdy, Erin Rea, Matteo Spirito
Cartographie: Jérôme Huguenin, Andy Law, Danie Kovacs, JG O’Donnoghue
Couverture: Andy Law, Sam Manley, JG O’Donnoghue
Traduction: Marc Dubouchet, Valérie Laproye
Edition: Khaos Project
Matériel: livre de 162 pages couleurs à couverture rigide, livre de 120 couleurs à couverture rigide, coffret couleur rigide (version collector), pochette d’aides de jeu (version collector).
Prix du coffret Collector: 134,90€
Prix de L’Ennemi dans l’Ombre: 34,90€
Prix de L’Ennemi dans l’Ombre – Le Compagnon: 31,90€